La Ligue 1 peine à rivaliser sur le plan économique

Par latribune.fr  |   |  540  mots
Billetterie, droits télé, recettes commerciales. Les clubs français ne parviennent pas à rivaliser sur la scène européenne. "Un ambitieux plan de développement du football professionnel" sera présenté par la Ligue en octobre pour tenter de combler ce fossé.

Reparti ce week-end sur les mêmes bases décevantes sur le plan sportif que la saison passée, le championnat de France de Ligue 1 cherche toujours à combler son retard sur les quatre autres grands championnats étrangers (Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie). Très loin derrière leurs rivaux européens, les grands clubs français comme Lyon, Marseille ou le PSG ne peuvent pas rivaliser sur le plan économique. En résulte un exode inlassable des meilleurs joueurs de l'Hexagone vers l'étranger et des performances moyennes sur la scène européenne.

Au-delà de la traditionnelle excuse de la fiscalité française moins avantageuse, les clubs français sont largement distancés en terme de recettes. Un seul club français se place ainsi parmi les vingt premiers clubs européens dans ce domaine. Il s'agit de l'Olympique Lyonnais, classé onzième avec un chiffre d'affaires de 127,7 millions d'euros lors de la saison 2005-06, selon l'étude annuelle du cabinet Deloitte. Le sextuple champion de France en titre arrive cependant très loin derrière le Real Madrid (292 millions d'euros), le FC Barcelone (259 millions d'euros) et la Juventus de Turin (251 millions d'euros).

Dans son ensemble, la Ligue 1 a réalisé un chiffre d'affaires plus de deux fois inférieur à celui de la Premier League anglaise et moitié moins important que celui des trois autres grands championnats européens. Sur les trois principaux postes de recettes (billetterie, droits télé et recettes commerciales), les clubs français sont à la traîne.

Alors que la France a refait une grande partie de son retard en terme d'affluence, depuis notamment la Coupe du Monde 1998, les revenus issus de la billetterie restent encore très faibles : 24 millions d'euros pour Lyon contre plus de 100 millions pour Manchester United, lors de la saison 2004-05. Avec des tarifs très élevés (48 euros en moyenne contre 16 euros en France) et des stades pleins, les clubs anglais sont devenus les champions d'Europe dans le domaine.

Les clubs italiens, distancés en matière de billetterie, se rattrapent sur les droits de retransmission des rencontres à la télévision: plus de 120 millions pour le Milan AC et la Juventus de Turin lors de la saison 2004-05, moins de 50 millions pour l'Olympique Lyonnais. Les clubs allemands se rattrapent pour leur part sur les recettes commerciales (sponsoring, merchandising, publicité...), quatre fois supérieures à celles générées par les clubs de Ligue 1 (683 millions d'euros contre 221).

Face à ces constats, la Ligue professionnelle de football (LFP) souhaite "enclencher un cercle vertueux entre la puissance économique et la performance sportive" et devrait publier en octobre "un ambitieux plan de développement du football professionnel", baptisé Footpro 2012. La ligue espère ainsi qu'en 2012 le chiffre d'affaires des clubs du championnat sera d'1,5 milliard d'euros, que les recettes des matches représenteront un quart des ressources des clubs et que 15 stades auront été rénovés.

Des objectifs économiques qui permettront alors, selon Frédéric Thiriez, président de la ligue, de remplir des objectifs sportifs: "une victoire en Ligue des champions, deux clubs régulièrement qualifiés pour les quarts de finale d'une Coupe d'Europe, 50% de joueurs de Ligue 1 internationaux, 2/3 de joueurs l'équipe de France issus du championnat de France".