Le redressement de la première économie européenne serait-il à son apogée? En tous cas l'indice Ifo, qui calcule le climat des affaires en Allemagne, recule pour le deuxième mois consécutif en juillet. Basé sur une enquête auprès de 7.000 chefs d'entreprises, l'indice baisse ce mois-ci à 106,4, conformément aux attentes des économistes, contre 107 au mois de juin. L'indice avait été au meilleur de sa forme en décembre à 108,7.

Les industriels se sont montrés plus sceptiques vis-à-vis de leurs activités des six prochains mois: la composante de l'indice les mesurant a marqué le pas, légèrement plus que prévu par les économistes pour tomber à 101,8, après 102,8. Mais les industriels sont restés globalement positifs sur leurs affaires courantes, dont l'indice est resté quasi-stable à 111,3.

La hausse de l'euro et des cours du pétrole menace de refroidir l'économie allemande. Après avoir augmenté en moyenne de 1,4% par an entre 1995 et 2005, le PIB allemand s'est redressé à 2,8% l'an dernier grâce aux réformes du chancelier Schröder (réformes relatives au marché du travail, à la sécurité sociale et pour améliorer la compétitivité et la capacité d'innovation).

Dorénavant, l'économie allemande devrait se tasser, notamment sous l'effet de l'augmentation de la TVA de trois points instaurée par Angela Merkel au 1er janvier 2007 pour assainir les comptes publics. L'institut allemand DIW s'attend à une croissance de 2,6% cette année. La hausse de l'euro par rapport au billet vert, de 6% sur les sept derniers mois, a également de quoi inquiéter les chefs d'entreprise, étant donné que l'Allemagne est le premier exportateur mondial. Autre sujet d'inquiétude, le prix du pétrole a gagné 50% depuis mi-janvier.