Le nucléaire, solution controversée contre le réchauffement

Par latribune.fr  |   |  440  mots
Les spécialistes mondiaux du climat réunis à Bangkok mettent au point le message qu'ils devraient délivrer sur les moyens de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Le nucléaire continue d'enflammer les débats entre partisans et adversaires de cette énergie qui figure parmi les options de lutte contre le réchauffement planétaire.

Le nucléaire continue d'enflammer les débats entre partisans et adversaires de cette énergie. Les délégués du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), réunis cette semaine à Bangkok, éprouvent d'immenses difficultés pour mettre au point le message qu'ils devraient délivrer, demain vendredi, sur les moyens de limiter les émissions de gaz à effet de serre afin de lutter contre le changement climatique. Le nucléaire, considéré comme une source d'énergie propre, figure parmi les options discutées mais les experts du Giec sont extrêmement divisés.

"Nous avons eu une très longue discussion sur le nucléaire. Il y a des pays qui y sont farouchement opposés et cela ne leur plaît pas trop qu'on dise que le nucléaire est une des options pour lutter contre le changement climatique", avoue Renaud Crassous qui fait partie de la délégation française à Bangkok. "Jusqu'alors, ils ont eu tendance aussi bien au Giec que dans les négociations sur le protocole de Kyoto à évacuer la question du nucléaire, mais ils ne pourront pas le faire éternellement", enchaîne Malcolm Grimston, un expert nucléaire de l'observatoire Chatham House basé à Londres.

Pour les représentants des ONG défenseurs de l'environnement, l'énergie atomique ne peut constituer une alternative durable et efficace aux énergies fossiles. Cependant, certaines personnalités de l'écologie, parmi lesquels Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace, et James Lovelock, figure de proue des défenseurs de l'environnement, se déclarent ouvertement favorables au nucléaire.

Actuellement 441 centrales nucléaires sont en service dans 31 pays, parmi lesquels figurent en tête les Etats-Unis, la France et le Japon, suivis par l'Inde et la Chine. Le dernier Conseil européen qui a décidé une triple obligation ambitieuse à l'horizon 2020 à savoir une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, une économie d'énergie de 20 % et une part de 20 % pour la consommation d'énergies renouvelables, a convenu à la demande des pays qui disposent d'une industrie nucléaire, comme la France et certains pays de l'Est, que la Commission devra procéder à une " répartition juste et appropriée ".

En clair, il s'agit de la prise en compte "des situations de départ différentes, du potentiel de chaque État membre, y compris le niveau actuel des énergies renouvelables et les bouquets énergétiques existants ", dont le nucléaire. Parmi les Etats membres de l'Union européenne, l'énergie nucléaire représente en France 40% de l'approvisionnement en énergie primaire, devant la Suède et Lituanie (37%). En Allemagne, ce ratio ne s'élève qu'à 12%.