Le consortium formé par les banques européennes RBS, Fortis et Santander a annoncé vendredi disposer de plus de 95% des parts de la banque néerlandaise ABN Amro et envisage d'acquérir les parts restantes et de procéder à une radiation des actions ordinaires ABN Amro.
"(...) plus de 95% des actions ordinaires ABN AMRO ont été apportées à l'offre ou seront apportées à RFS Holdings (la société commune crée par les membres du consortium pour l'achat d'ABN Amro, ndlr)", disent les banques dans un communiqué.

"RFS Holdings a l'intention de procéder à la radiation des actions ordinaires ABN Amro et a l'intention d'acquérir dès que possible 100% des actions émises et en circulation d'ABN Amro selon les procédures légales d'usage", dit encore le consortium.

Pour ses derniers titres, le consortium maintient ses conditions d'achat et fixe le 31 octobre comme date butoir.
Le 10 octobre, les trois banques avaient annoncé le succès définitif de leur offre de 71 milliards d'euros sur ABN Amro en récoltant 86% des parts. Elles avaient prolongé leur offre aux mêmes conditions pour obtenir les parts restantes.

Le seuil de 95% des parts leur permet d'acquérir de droit les actions ordinaires ABN Amro restantes.
Un rachat de ces dernières parts d'ABN Amro leur permettrait de retirer la banque néerlandaise de la Bourse d'Amsterdam et de ne plus avoir à rendre de comptes à d'autres actionnaires.

L'offre du consortium constitue un record pour la reprise d'une banque. Une offre concurrente de la banque britannique Barclays, inférieure de plusieurs milliards, n'avait pas obtenu de succès malgré des accords de fusion négociés par les deux directions, ouvrant la voie à une reprise par le consortium.
Les trois alliés comptent démanteler la banque au logo vert et jaune, se répartir ses différentes activités en fonction de leurs orientations stratégiques et géographiques, et supprimer jusqu'à 19.000 emplois au passage.

A RBS reviendront notamment les opérations de banque de détail en Asie et de banque commerciale, à Fortis les activités au Benelux (après quelques cessions destinées à préserver la concurrence aux Pays-Bas), et à Santander les activités italiennes et brésiliennes.

RBS, banque basée à Edimbourg (Ecosse) et leader du consortium devra payer la plus grosse quote-part, soit plus de 27 milliards d'euros, contre 24 milliards d'euros pour Fortis et 20 milliards d'euros pour Santander.