Les banques asiatiques rattrapées par la crise du "subprime"

L'ombre du subprime plane sur les banques asiatiques. Trois des plus grandes banques du continent ont fait état d'une exposition plus importante que prévue à la crise du marché immobilier à risque aux Etats-Unis. Bank of China et sa filiale BOC Hong-Kong sont au premier rang en avouant détenir 11,25 milliards de dollars engagés sur le marché en crise. Elle explique détenir 8,965 milliards de dollars d'obligations adossées à des crédits hypothécaires à risque (3,51 % de son portefeuille d'investissements) et 682 millions de dollars d'obligations collatéralisées (CDO). Après des résultats en hausse au premier semestre, avec un bénéfice qui progresse de 29,5 milliards de yuan, la seconde partie de l'année sera donc plus difficile pour Bank of China. L'établissement devrait essuyer les pertes liées au subprime. Chez ABN Amro, un analyste, Simon Ho, prévoit "un impact considérable sur les prochains résultats". La banque qui ne s'inquiète pas, du haut de ses 54 milliards de dollars (40 milliards d'euros) de capitaux propres, a, tout de même, provisionné 51,3 millions de dollars pour les obligations de crédits à risque et 758 millions de yuan sur les CDO.L'Industrial & Commercial Bank of China (ICBC), la première banque mondiale en termes de capitalisation boursière, a de son côté fait état de 1,23 milliard de dollars d'engagements sur le marché du subprime, ce qui représente 4,32 % de ses investissements. L'établissement public a précisé n'avoir accusé aucune perte sur ce portefeuille qui ne représente que 0,0012 % de ses actifs. Au premier semestre, le bénéfice d'ICBC a bondi de 61 %. En concédant davantage de prêts, dans un pays en forte expansion depuis 12 ans, la banque a vu ses commissions augmenter. Son revenu net progresse de 41 milliards de yuans (4 milliards d'euros) ce semestre, contre 25,4 milliards de yuans l'année dernière.Le mastodonte Mitsubishi UFJ Financial Group a, pour sa part, annoncé 2,6 milliards de dollars de titres présents sur ce marché en crise tandis que le singapourien DBS Holding Group a reconnu détenir 1,6 milliards de CDO, le double de ce que la banque avait annoncé auparavant. Moins exposé, mais signe que la région entière est touchée, le groupe taïwanais Cathay Financial possède 100 millions de dollars investis dans le marché américain en crise.Ces nouvelles ont laissé les investisseurs sans voix. Depuis la crise financière asiatique, les banques locales se caractérisent généralement par une exposition internationale très faible et une certaine aversion pour le risque. Ces annonces ont surpris les investisseurs qui considéraient ces établissements financiers immunisés contre la crise du subprime. "Le marché, nous y compris, a été surpris de voir que Bank of China, par exemple, avait des engagements importants sur des titres liés au marché du subprime", a déclaré Samuel Chen, analyste chez JP Morgan. "Pas de panique !". C'est le mot d'ordre lancé par Tracy Yu, analyste chez Citigroup, qui estime que les provisions passées par les banques compenseront les pertes potentielles liées au subprime. Sur les Bourses asiatiques, la confiance en ces financières n'était pas de rigueur. Bank of China a dévissé de plus de 8 % avant de se stabiliser en recul de 5,38 %. ICBC a chuté de 2,40 % avant de réduire sa perte à 0,51 %. Le titre de DBS cède 1,46 % et celui de Cathay Financial 1,97 %.
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