Les socialistes tentent de se retrouver et de moderniser leur discours

L'université d'été du PS a commencé par un psychodrame. Elle semble se terminer par des avancées vers une rénovation qui ne dit pas encore son nom. L'ouverture de cette traditionnelle assemblée de rentrée des socialistes a été marquée par un "flingage" en règle de Ségolène Royal par voie de livres, comme ceux de Marie-Noëlle Linnemann ou Claude Allègre. L'absence des dirigeants de premier plan - anciens - comme Jospin, Fabius, Strauss-Kahn, Aubry ou Lang comme les ravages de l'ouverture menée par Nicolas Sarkozy a aussi plombé l'atmosphère. Au cours des trois jours de la rencontre, le couple séparé Hollande-Royal a employé toutes les manoeuvres possibles pour éviter de se rencontrer. Mais l'affluence record - 4000 participants contre 3000 attendus - ont poussé les dirigeants présents a se "mettre au travail", comme le souhaitaient les militants, afin de remettre debout un PS sonné une troisième défaite consécutive aux élections présidentielle. Même si François Hollande a brocardé, dans son discours de clôture, les rénovateurs du PS comme Manuel Valls ou Gaétan Gorce, c'est bien de rénovation dont on parlé les militants."la France, globalement, doit travailler plus", a lancé François Hollande, lui-même, dès jeudi. Le Premier secrétaire a ouvert le bal en remettant en cause, de fait, les 35 heures, réforme symbolique de la Gauche. Les amis de DSK ont embrayé en suggérant dans un texte que l'évolution des conditions de vie "peut justifier d'allonger le nombre d'années d'activité" ouvrant droit à une retraite pleine. Tandis que Jean-Marc Ayrault regrettait la "déconnexion du réel" de ses camarades. Hollande lui-même admettait que le PS n'est "plus entendu", pour cette raison, "par le plus grand nombre". Sur le terrain strictement politique, c'est la possibilité d'une alliance avec le MoDem de François Bayrou aux élections municipales de mars 2008 qui s'est trouvé au centre des débats. Une situation impensable auparavant. Le numéro deux du PS, François Rebsamen, s'était déclaré fin août "favorable" à ces alliances "sur la base de propositions communes". En revanche, Hollande a énoncé "une ligne de conduite simple: nous partons du rassemblement de la gauche". Ensuite, "que ceux qui veulent rejoindre le rassemblement de la gauche (...) viennent au second tour, ne nous posera aucun problème. Mais ils le feront sur ces bases-là, et aucune autre".Bertrand Delanoë a, lui aussi, réfuté les "combinazione" d'appareils avec le Modem. Le maire de Paris est apparu au cours de cette université comme une grande star, seul à être applaudi debout par l'assistance. Il a participé, "un parmi d'autres" aux travaux de l'université. Toutefois, interrogé sur son avenir, il a déclaré: "Je n'exclus rien du tout, je ferai ce que je crois juste, honnêtement et sérieusement".
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