Les syndicats unanimement opposés à la privatisation de Gaz de France

Pour Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, la fusion de Gaz de France et Suez est "un mauvais coup", aussi bien pour les salariés des deux entreprises que pour les usagers. Cette opération illustre selon lui "une conception privatisée de la politique industrielle" du gouvernement. Cette analyse est partagée par l'ensemble des organisations syndicales, qui s'opposent à la fusion entre l'entreprise publique et le groupe privé et dénoncent, à l'instar de la CGT, la "privatisation de fait de Gaz de France". Les fédérations syndicales de l'énergie sont sur le point d'arrêter une date de rencontre - cette semaine, au plus tard la prochaine - afin de "décider des mesures à prendre" et des "actions" à mener. Pour Frédéric Imbrecht (CGT-Energie) la fusion, que doivent annoncer conjointement lundi après-midi les PDG des deux entreprises, comporte des "risques pour le service public du gaz, les prix de vente aux usagers et la concurrence entre EDF et Suez-GDF". Le mariage entre l'entreprise publique et le groupe privé signerait "la fin des tarifs administrés pour le gaz", estime-t-il. Cette allégation est contredite par la ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui a affirmé dimanche sur Europe 1 que les tarifs régulés par l'Etat seraient maintenus après la privatisation de GDF. Pour autant, l'Etat deviendra minoritaire dans le futur ensemble, ne conservant que 34% du capital de la nouvelle entité GDF-Suez, auxquels devraient s'ajouter 5% de participations publiques via la Caisse des dépôts ou le groupe nucléaire public Areva. Pour Jacques Mouton (CFDT-Energie), les "conséquences (de la fusion) sur le prix du gaz, sur l'indépendance énergétique du pays" seront inévitables.Les syndicats s'inquiètent également de l'avenir des 60.000 salariés de Suez-Environnement: "Où vont-ils aller, par qui vont-ils être rachetés, dans quelles conditions?" s'interroge la CFDT-Energie. Pour FO-Energie, la fusion pose aussi "la question de l'avenir du service public de distribution, service de 50.000 personnes commun entre EDF et Gaz de France". "Qu'adviendra-t-il" d'eux? demande le syndicat de Jean-Claude Mailly. Pour marquer leur opposition à la fusion, les syndicats de Gaz de France ont refusé de se rendre à un comité d'entreprise convoqué dimanche par la direction, prétextant le non respect des délais légaux de convocation.
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