La Deutsche Bahn, équivalent allemand de la SNCF française, a vu son Ebit, l'excédent brut d'exploitation, faire un bond sur les six premiers mois de l'année de 44% à 1,35 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires est en progression sur la même période de 5,8% à 15,3 milliards d'euros. La compagnie a de ce fait relevé ses objectifs annuels par rapport à ceux communiqués en mars dernier lors de la présentation des résultats 2006. Ainsi le chiffre d'affaires doit croître de 5% et non plus de 3%, l'Ebit doit atteindre 2,4 milliards d'euros, hors effets de cessions de participations, contre un objectif initial de 2,1 milliards d'euros. La seconde partie de l'année est traditionnellement plus forte que la première, a souligné Hartmut Mehdorn, président de Deutsche Bahn.Le résultat semestriel a été dopé par un doublement, à 294 millions d'euros, de la contribution du secteur subventionné des infrastructures ferroviaires, duquel Deutsche Bahn tire les recettes de l'utilisation par 300 concurrents privés de son réseau ferré. Le transport de marchandises, avec la filiale Railion, affiche une santé de fer avec un excédent de 200 millions d'euros, en hausse de 50%. 49,9 milliards de tonnes/kilomètres ont été transportés au premier semestre, soit une hausse de 4%. Mehdorn voit globalement sa mission visant à redresser l'entreprise "pleinement remplie" : "Tous les secteurs sont assainis". Le patron de Deutsche Bahn a une nouvelle fois défendu le projet de privatisation partielle de l'entreprise, dont le processus doit être lancé courant 2008. Elle offrira les meilleurs chances pour l'Allemagne et l'entreprise, a-t-il déclaré, niant que celle-ci puisse mener notamment à des fermetures de liaisons régionales en Allemagne. Il a également souligné sa préférence pour une introduction en bourse, par rapport à une variante consistant à vendre les 49% du capital à privatiser de gré à gré à un ou plusieurs investisseurs. Aucun résultat n'a filtré sur ce qui se trame en coulisses ces jours-ci pour résoudre un conflit social dur qui a pour le moment fait perdre quelques dizaines millions de chiffre d'affaires à la compagnie. Pilotées par deux conciliateurs, les négociations salariales sont en cours avec le syndicat des cheminots GDL, qui réclame des augmentations jusqu'à 31%. L'accord passé avec les autres syndicats Transnet et GDBA, majoritaires, constitue la limite de l'acceptable au plan économique, a martelé Mehdorn. Cet accord coûte environ 250 millions d'euros à la compagnie. Il a annoncé des contre-mesures au cas où une grève devait être décidée par le syndicat GDL après la période d'interdiction fixée par la justice et prenant fin lundi. La coopération avec la SNCF "ne va pas assez vite"Hartmut Mehdorn, patron de Deutsche Bahn, rencontrera la semaine prochaine Anne-Marie Idrac, présidente de la SNCF, pour poursuivre la discussion en vue d'une meilleure coopération entre les deux compagnies. Annoncé pour être conclu avant l'été, un partenariat dans le domaine du transport des marchandises semble trainer des pieds." Cela ne fait de mon point de vue pas de doute, et à Madame Idrac non plus, les choses n'avancent pas assez vite. Les marchés ne nous attendent pas", a admis Mehdorn. Il s'est dit par ailleurs satisfait de la coopération démarrée en juin dans le transport de voyageurs à grande vitesse entre Paris et Francfort/Stuttgart.

latribune.fr

18 Sept 2010, 2:42

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