Le patronat italien se révolte contre la mafia

La Cofindustria (Medef Italien) de Sicile promet, à l'unanimité, l'expulsion de ses rangs de tous ceux qui accepteraient de payer le "pizzo", l'impôt mafieux. Réunie lors d'une assemblée extraordinaire, les patrons siciliens ont pris cette initiative sans précédent à la suite d'une révolte du président de l'Association des entrepreneurs du bâtiment de Catane qui a reçu quatre menaces de mort en quatre jours pour ne pas avoir payé le "pizzo". Le vice-président national de la Cofindustria, Ettore Artioli, présent à cette assemblée samedi à Caltanissetta, a réclamé l'intervention de l'armée dans l'île en Sicile pour combattre la mafia.De nouveaux dirigeants plus jeunes ont été désignés à la tête des associations patronales les plus à risques, notamment à Agrigente, Catane et Caltanissetta, et plusieurs centaines d'entreprises fantômes qui payaient leur cotisation uniquement pour noyauter les Chambres de Commerce ou les organes associatifs territoriaux ont été exclues des rangs patronaux, a affirmé Ettore Artioli.Les sommes rackettées chaque année par la mafia sont évaluées à près de 10 milliards d'euros par an par l'association des entrepreneurs siciliens. Une étude sur "les coûts de l'illégalité" de l'Université de Palerme chiffre à 60 euros par mois en moyenne les sommes exigées par la mafia des petits vendeurs et marchands ambulants de l'île. Le "pizzo" grimpe à 457 euros par mois pour les commerces de détail et à 578 euros par mois pour les auberges et restaurants. Chaque chantier est taxé entre 2 et 4% de sa valeur par la mafia tandis que les sociétés de construction et d'entretien des routes doivent verser une moyenne de 17.000 euros par chantier.Romano Prodi, le président du Conseil italien, a refusé d'envisager de déployer l'armée dans l'île en déclarant qu'il estimait "plus efficace la réaction de la société civile". L'armée italienne n'a plus été déployée en Sicile contre la mafia depuis 1992 quand la mafia avait assassiné les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.