Subprime : risques de récession pour les Etats-Unis, impact limité en Europe

Même si les marchés semblent calmes depuis la fin de la semaine dernière, la crise du marché immobilier à risque aux Etats-Unis reste sous les projecteurs de l'actualité. Et pour cause, les déclarations s'accumulent autour du sujet, de la part d'économistes, de directeurs de groupes ou d'ancien responsable du Trésor américain. La crise du crédit est devenue le sujet économique à la mode. Dans un entretien accordé à La Tribune, Patrick Artus, directeur de la recherche et des études chez Natixis, estime ainsi que le pire de la crise financière est à venir: "on a perdu 30 milliards de dollars mais on va perdre plus, 45, 60 je ne sais pas, car les valeurs liquidatives auront chuté". L'effet domino pourrait se déclencher entraînant, une nouvelle fois, les places boursières avec lui. "La contagion a été accélérée par le fait que de nombreux hedge funds avaient investi dans des actifs liés à l'immobilier. L'effet de levier fait que la perte sur la valeur liquidative est plus forte que la perte qu'ils font sur les actifs. Du coup, les banques demandent des dépôts de garantie et, comme les hedges funds ont besoin de liquidité, ils vendent d'autres actifs. C'est ce qui transporte la crise d'un actif à un autre et qui fabrique la contagion". Alors que le risque de ralentissement économique semble évident, l'ampleur de ce dernier demeure au centre des préoccupations. Selon Larry Summers, ancien secrétaire américain au Trésor, il est encore tôt pour mesurer l'impact de la crise puisqu'une mauvaise nouvelle en provenance du secteur financier américain n'est pas à exclure. L'ancien président d'Harvard estime que "les risques d'une récession aux Etats-Unis sont le plus élevé depuis les attentats du 11 septembre 2001". D'ailleurs, une étude de la National Association for Business Economics (Nabe), publiée ce lundi, hiérarchise les principales menaces qui pèsent sur l'économie américaine. La place de numéro un revient évidemment à la crise du marché hypothécaire à risque. L'association d'économistes d'entreprise explique que "parmi les menaces à court terme sur l'économie américaine, les défauts de paiement dans le cadre des prêts subprime et le surendettement représentent désormais une menace combinée plus forte que celle posée par le terrorisme et le Moyen-Orient".En revanche, l'Union Européenne ne devrait pas trop pâtir de la tourmente financière. Patrick Artus prévoit seulement un "petit ralentissement" en Europe. Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, exclut tout scénario de récession sur le vieux continent. "A l'heure actuelle, nous ne pensons pas que les conséquences de la crise du subprime seront très visibles, même s'il est encore tôt pour les évaluer avec précision. Pour l'heure, nous pensons que l'impact sera minimal", a déclaré le Premier ministre luxembourgeois dans un entretien accordé au quotidien espagnol Expansion.
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