Les cours du pétrole poursuivent leur fort recul

Après les banques et les Bourses mondiales, la crise des crédits immobiliers à risque, dits "subprime" fait aussi chuter les cours du pétrole, en incitant les spéculateurs en quête d'argent frais à liquider leurs positions. Alors qu'il était orienté à la hausse depuis le début de l'été, le marché du pétrole a dégringolé ces derniers jours. Ce vendredi, le Brent de la mer du Nord repasse sous la barre des 70 dollars le baril et le WTI américain s'en approche."Les craintes d'une restriction mondiale du crédit pèsent sur le marché du pétrole", souligne Jason Schenker, analyste chez Wachovia, cité par l'Agence France Presse. En cause: la crise des prêts immobiliers à risques (subprimes) et ses répercussions sur le secteur financier. De nombreux fonds exposés aux difficultés des subprimes chercheraient en effet à couvrir leurs pertes en liquidant leurs positions sur les marchés des matières premières. "C'est un effet de contagion: ce qui se passe sur les marchés boursiers et des capitaux a causé un assèchement des liquidités, obligeant plusieurs acteurs comme les hedge funds (fonds spéculatifs, ndlr) à quitter le marché de l'énergie et à liquider leurs positions", explique John Kilduff, analyste chez MF Global.La désertion des spéculateurs a un impact d'autant plus important que ces derniers s'étaient rués sur le marché au début de l'été, appâtés par la perspective de nouveaux records historiques. D'après les chiffres de l'autorité américaine de régulation des marchés des matières premières (CFTC), les positions longues des fonds spéculatifs étaient ainsi montés à un niveau record en juillet. "Les fonds ont vraiment poussé les prix à la hausse à partir de la fin du mois de juin. Mais ils devaient sortir du marché à un moment et c'est maintenant qu'ils ont choisi de le faire", explique Jason Schenker.Le moment est d'autant mieux choisi que la demande américaine d'essence donne actuellement des signes de faiblesse, la saison des grands déplacements en voiture touchant bientôt à sa fin. "Il y a eu 3 semaines consécutives de déclin de la demande aux Etats-Unis. Rien d'énorme, mais néanmoins, les investisseurs se disent: +si nous avons des profits, prenons les maintenant+", note Bart Melek. Les cours ne sont toutefois pas à l'abri d'un rebond, un ouragan pouvant encore faire flamber l'or noir, comme cela avait été le cas avec Katrina en septembre 2005. En outre, la tendance à long terme semble pencher obstinément vers le haut. Mardi, l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a ainsi revu en hausse de plus de 4 dollars ses prévisions de prix moyen du baril pour 2008, à 71,25 dollars, contre 67,60 dollars cette année.
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