Fusion Gaz de France-Suez : "pas de répercussions" sur les prix du gaz

Après l'accord de principe signé dimanche soir, la fusion entre Gaz de France et Suez se précise ce lundi. Lors d'une présentation à la presse cet après-midi, les présidents des deux groupes ont notamment cherché à calmer les inquiétudes liées au projet de mariage. Premières concernées: les associations de consommateurs, qui redoutaient une hausse de la facture de gaz. Le PDG de GDF, Jean-François Cirelli, a ainsi assuré que la fusion n'aurait " pas de répercussions sur les prix du gaz". "Les prix resteront controlés par l'Etat", a-t-il ajouté. Par ailleurs, les deux groupes énergétiques prévoient une fusion effective au "premier semestre 2008", sur la base d'une parité de 0,9545 action Gaz de France pour 1 action Suez, soit 21 actions Gaz de France pour 22 actions Suez. Les deux groupes espèrent aller le plus rapidement possible, mais la mise en Bourse du pôle environnement de Suez, qui doit se faire en même temps que la fusion, pourrait retarder le processus. Dans le cadre de son mariage avec Gaz de France, Suez va en effet céder 65% de ses activités dans l'eau et les déchets à ses actionnaires. Il en gardera 35% et doit négocier un pacte avec ses principaux actionnaires qui détiendront 12% de cette nouvelle société. Gaz de France et Suez ont par ailleurs confirmé les objectifs financiers de cette branche environnement. Ils prévoient un résultat brut d'exploitation de 3 milliards d'euros à l'horizon 2010, soit une hausse de 50% par rapport à 2006.A l'issue de la fusion, le capital du nouveau groupe GDF Suez appartiendra à 55% aux actionnaires du groupe privé et à 45% à ceux du groupe gazier public. L'Etat, aujourd'hui actionnaire à 80% de GDF, sera le premier actionnaire du nouvel ensemble avec 35,6% du capital, ce qui lui donnera une minorité de blocage. Parmi les autres actionnaires notables, le groupe Bruxelles Lambert, la société d'investissement du financier belge Albert Frère, aura 5,3% du nouvel ensemble. La part des salariés reviendra à 3,4%, le Crédit Agricole aura 1,8%, la Caisse des Dépôts 1,5% et le groupe nucléaire Areva 1,2%. Dix-huit mois après l'annonce initiale du projet de fusion, le nouveau groupe énergétique enfin constitué deviendra le numéro quatre du secteur de l'énergie au niveau mondial en valeur boursière. L'actuel PDG de Suez, Gérard Mestrallet, sera le PDG du nouvel ensemble. Le président de Gaz de France, Jean-François Cirelli, sera vice-président et directeur général délégué.L'accord entériné dimanche est différent de celui annoncé en février 2006 par le gouvernement Villepin pour protéger Suez d'un éventuel achat par l'italien Enel. Le projet de fusion a entretemps donné lieu à de multiples rebondissements, reflets d'importants enjeux politiques, sociaux et financiers. Les modalités finales de la fusion ont été le fruit d'intenses négociations entre le président Nicolas Sarkozy, qui demandait que Suez "se spécialise dans l'énergie", et le patron de Suez, qui a proposé de filialiser son pôle environnement.Gauche et syndicats ont redit ce lundi leur opposition à ce projet, qu'ils avaient vivement combattu l'an dernier (voir articles par ailleurs).
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