La France interdit la culture du maïs OGM Monsanto 810

Ce samedi est paru au Journal Officiel l'arrêté du ministère de la culture qui interdit la culture du seul maïs OGM jusque là autorisé dans l'Hexagone, le MON810 de l'Américain Monsanto. L'interdiction s'applique "jusqu'à ce qu'il ait été statué sur une demande de renouvellement de l'autorisation de mise sur le marché".

Qui s'y retrouve dans la position des pouvoirs publics français sur les OGM, les organismes génétiquement modifiés ? En plein Grenelle de l'environnement, on a l'impression que ce type de culture très controversé compte tenu de l'ignorance des risques qui peuvent en résulter, va être gélé. La semaine dernière, le débat sur la loi OGM au Sénat montre que de nombreux parlementaires veulent au contraire relancer les OGM, le ministre de l'agriculture Michel Barnier annonçant même la prochaine reprise des essais en plein champs.

Et voilà que ce samedi parait au Journal Officiel (JO) l'arrêté du ministère de la culture qui interdit la culture du seul maïs OGM jusque là autorisé dans l'Hexagone, le MON810 de l'Américain Monsanto. L'interdiction s'applique "jusqu'à ce qu'il ait été statué sur une demande de renouvellement de l'autorisation de mise sur le marché", précise-t-il.

Le gouvernement est en cela fidèle à sa promesse faite en janvier dernier au nom du "principe de précaution". Pour cela, il va saisir l'Union européenne afin que soit activée la "clause de sauvegarde" - qui permet d'interdire la culture d'un OGM au nom des risques pour la santé et l'environnement même s'il est autorisé dans l'Union européenne - comme l'avait demandé la Haute autorité provisoire sur les OGM.

Le MON810 est actullement cultivé en France sur 22.000 hectares soit moins de 1% des surfaces de maïs, surtout dans le sud-ouest. Ls producteurs évaluent le préjudice à 10 millions d'euros, soulignant que sans cette interdiction, 100.000 hectares supplémentaires auraient été semés en 2008.

Face à cette interdiction, Monsanto dit étudier "toutes les options légales". Le groupe peut aller jusqu'à déposer un recours devant le Conseil d'Etat comme il l'a fait en décembre en attaquant un décret interdisant la livraison de semences OGM. Les milieux agricoles favorables aux OGM s'insurgent contre cet arrêté, estimant, pour certains, qu'il s'agit là d'une décision visant à plaire à l'opinion publique avant les élections municipales et après la grève de la faim anti-OGM menée par le médiatique agriculteur écologiste José Bové. Au contraire, les anti-OGM applaudissent cette interdiction du développement du maïs MON210 en France. La bataille continue.

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