François Fillon signe à Alger un accord nucléaire civil et une convention militaire

Areva, d'une part, DCNS et Thales d'autre part, seraient concerné par ces accords. Dans le même temps, Lafarge et Schneider Electric annoncent des achats ou des créations d'entreprises en Algérie

Le Premier ministre, François Fillon, a signé hier samedi 21 juin à Alger deux accords en matière militaire et de nucléaire civil, au début d'une visite de deux jours pendant laquelle il tentera aussi de convaincre l'Algérie de l'intérêt du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM). Les textes avait été arrêtés lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en décembre 2007, avec le chef du gouvernement algérien Abdelaziz Belkhadem.

L'accord sur l'"utilisation et le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques", le premier de cet envergure avec un pays arabo-musulman, portera sur la recherche fondamentale, des transferts de technologie, la formation, la production d'électricité, la prospection et l'exploitation de l'uranium convoité par Areva. L'Algérie pourrait ainsi se doter d'une centrale nucléaire à l'horizon 2020.

L'accord militaire, également signé samedi, et qualifié d'"historique" par M. Fillon, est le fruit de cinq ans de négociations. Il ouvre la voie à de futures "coopérations industrielles dans le domaine de l'armement", a souligné le Premier ministre français. Les autorités algériennes réfléchiraient à l'acquisition de frégates multimissions Fremm, assemblées par la DCNS et dont deux seraient construites en Algérie. Elles auraient également pour projet l'achat d'hélicoptères Super-Lynx d'Agusta Westland, société contrôlée par l'italien Finmeccanica. Eurocopter se mettrait sur les rangs. Le groupe français d'électronique et de défense Thalès serait enfin concerné par d'autres contrats.

Un mémorandum de coopération financière a également été paraphé afin de lever les multiples obstacles juridiques qui compliquent la tâche des entrepreneurs français en Algérie.

La France est le premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures, et son premier partenaire commercial, mais elle doit faire face à la vive concurrence des pays émergents comme la Chine et l'Inde et de ses partenaires européens. Quelque 300 filiales d'entreprises françaises sont implantées sur le territoire algérien, ce qui représente 30.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects.

Lafarge et Schneider Electric achètent des entreprises

Le cimentier Lafarge, devenu leader du secteur en Algérie après l'acquisition, fin 2007, de l'Egyptien Orascom Cement, a officialisé samedi une prise de participation de 35% dans le capital des Ciments de la Mitidja, plus grande unité publique dans ce domaine, pour 43,5 millions d'euros. La gestion de l'usine par Lafarge serait prévue pour une durée de dix ans. Révélé mi-mai, le montant de ce contrat restait inconnu. "Un programme d'investissement sera mis en oeuvre visant à la modernisation de la cimenterie de Meftah, pour porter la capacité de l'usine de 0,8 million de tonnes à 1,1 million de tonnes d'ici 2010 et améliorer les performances environnementales de l'usine", précise le communiqué de Lafarge.De son côté, Schneider Electric, présent depuis plus de 45 ans en Algérie, a signé pour sa part avec l'entreprise nationale des appareils de mesure et de contrôle (AMC) en vue de la création d'une société commune d'appareils électriques, là encore dans le cadre du programme de privatisations algérien.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.