On est bien loin des prix proposés au mois de novembre lors de l'arrivée sur le marché allemand de l'iPhone, le célèbre téléphone multimédia d'Apple. Opérateur exclusif, T-Mobile était alors le seul à pouvoir officiellement commercialiser le téléphone et les clients pouvaient acquérir l'iPhone pour 399 euros auxquels il fallait rajouter le prix du forfait. Huit mois et une nouvelle version plus tard, l'iPhone 3G d'une capacité de stockage de 8 gigaoctets (Go) sera vendu dans une fourchette de prix allant de 1 à 169,95 euros en fonction des différents forfaits mensuels choisis. Ainsi, l'offre à 1 euro pièce est associée à un forfait mensuel de 69 euros. La version à 16 gigaoctets de l'iPhone sera proposée à 19,95 euros avec un forfait mensuel de 89 euros, contre 249,95 euros auparavant pour un petit forfait mensuel de 29 euros.

Mais pourquoi une telle différence de prix pour une nouvelle version plus performante? Parce qu'Apple a changé de tactique. La firme à la pomme a abandonné son modèle d'accords exclusifs de distribution et autorise désormais les opérateurs à subventionner son terminal. Avec cet assouplissement, le groupe de Steve Jobs espère toucher davantage de consommateurs, avec un produit qui sera désormais vendu dans 70 pays contre six auparavant lors du lancement du premier iPhone. Il souhaite atteindre, voire dépasser son objectif de 10 millions d'unités vendues d'ici la fin de l'année; un objectif jugé jusque-là difficile, notamment à cause du prix. Au mois de mars, il en avait écoulé 5,4 millions.

L'iPhone 3G présenté par Steve Jobs le 9 juin dernier sera disponible aux Etats-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni et dans d'autres pays le 11 juillet, et en France à partir du 17 juillet. Le prix avancé par Apple est de 199 dollars pour le modèle à 8Go vendu aux Etats-Unis. Pour la France, Orange a pour le moment indiqué qu'il solderait plutôt la précédente version de l'iPhone.

Au Japon, l'iPhone n'arrive pas en terrain conquis

L'iPhone nouvelle version (3G) n'est même pas encore arrivé officiellement au Japon que ses lacunes sont déjà pointées du doigt. Il faut dire que la concurrence avec les téléphones multimédias des fabricants locaux est ardue. Très attendu, certes, le téléphone d'Apple souffrirait de certaines insuffisances dans des domaines auxquels les japonais sont très attachés comme la réception des chaînes de télévision numérique terrestre mobile, l'intégration d'une puce sans contact qui transforme le téléphone en porte-monnaie ou ticket de métro, ou encore la possibilité de lire des codes à barres en deux dimensions apposés sur les affiches et dans les magazines pour accéder rapidement à des sites de commerce. Par ailleurs, les Japonais s'inquiètent que l'iPhone ne soit pas doté d'une batterie interchangeable par soi-même, une facilité qui permet de prolonger le temps d'usage et la durée de vie d'un terminal. Ainsi, 91% des quelque 500 nippons de 20 à 49 ans interrogés par la société d'études marketing Ishare n'ont pas l'intention de s'offrir l'iPhone 3G (87,9% chez les hommes, 95,3% chez les filles). Il faut dire que les téléphones de marque étrangère n'ont jamais réussi à séduire les hyper-exigeants "mobilautes" Japonais.