A l'Ouest, du nouveau

Par latribune.fr  |   |  362  mots
Si les ventes d'art premier dédiés à l'Afrique, l'Amérique précolombienne ou l'Océanie sont fréquentes, celles consacrées à l'Ouest américain sont très rares. En voici une, le 11 juin à Paris. Avec des lots d'exception.

Le monde, de plus en plus vaste, des amateurs d'art premier est sollicité par de très nombreuses manifestations, expositions, ventes en galeries, enchères, consacrées aux civilisations africaines, océaniennes ou précolombiennes. Une statuette Baoulé, un masque de Vanuatu, un collier Inca, même à des prix de plus en plus élevés, sont monnaie courante. C'est pourquoi la vacation organisée par Sotheby's le 11 juin à Paris est particulièrement remarquable.

D'abord, parce qu'elle propose une trentaine de lots d'origine amérindienne, de tribus qui habitent la côte Pacifique entre Yakuta Bay et Cape Cook, entre Alaska et Vancouver. Du nord au sud, on trouve respectivement les tribus Tlingit, Tsimshian, Haïda, Bella-Bella, Bella-Coola, Kwakiutl, qui, toutes, ont des rites communs à base de chamanisme, mais des expressions artistiques particulières. Ensuite, ces objets, masques, totems, parures, objets quotidiens ou marionnettes sont rarement mises en vente. Même au Canada, il est très difficile de trouver de telles pièces anciennes, la plupart des objets amérindiens proposés à des prix conséquents sont des rééditions de qualité mais sans la patine du temps.

Enfin, les 38 lots mis aux enchères proviennent de la collection James Economos, l'un des plus importants marchands d'art des Indiens d'Amérique, une référence, un "pedigree" comme disent les spécialistes. D'où des adjudications qui seront sans doute supérieures aux estimations, déjà élevées. Contrairement aux masques africains et même océaniens, ceux de la côte pacifique sont très colorés, vert, rouge, bleu, noir et blanc, souvent articulés, plus ouvragés, parfois sculptés en deux parties, et comportent fréquemment des plumes, du crin de cheval ou de la nacre.

Parmi les pièces importantes, on peut retenir une parure Tsimhian, un masque frontal et un cimier Kwakiutl, un portrait Haïda, ou un masque Inuit Alaska à la forme épurée, pour une fois sans peinture, très proche de masques Gouro de la Côte d'Ivoire. Les estimations dépassent les 100.000 euros, certaines pièces atteignant les 300.000 euros.

11 juin, 17 heures, Sotheby's France 76 rue du Fbg Saint Honoré, Paris 8. Renseignements: www.sothebys.com