Nicolas Sarkozy veut réformer les taxis malgré tout

Par latribune.fr  |   |  454  mots
Le président de la République veut "conduire rapidement" la réforme de la profession, a-t-il indiqué jeudi aux représentants syndicaux. Il veut prendre en compte les propositions de la profession, sans écarter pour autant les propositions Attali, contre lesquels les taxis ont fait deux fois grève.

Les représentants des chauffeurs de taxis se sont-ils emballés mercredi lors de leur rencontre avec deux conseillers du Premier ministre? Ou bien le président de la République veut-il ne pas donner l'impression de céder aux pressions corporatistes? Les déclarations du chef de l'Etat faites jeudi aux représentants des chauffeurs de taxis semblent en tout cas beaucoup moins claires que celles venant de Matignon concernant les propositions du rapport Attali.

Loin d'écarter la possibilité d'une réforme contre laquelle les chauffeurs de taxis ont fait grève préventivement deux fois une journée, Nicolas Sarkozy a "confirmé sa volonté de conduire rapidement la réforme" de la profession, "dont il attend plus d'activités, plus d'emplois et un meilleur service pour les usagers", a affirmé David Martinon, le porte-parole de la présidence. Pour autant, le chef de l'Etat souhaite "que toutes les questions soient mises sur la table, la dicussion portant sur les propositions formulées par la commission pour la libération de la croissance (dirigée par Jacques Attali) et sur les propositions de la profession".

Pour David Martion, l'objectif des pouvoirs publics n'est pas de "déréglementer la profession mais de moderniser une réglementation qui ne donne pas satisfaction". Dans sa décision 14, le rapport Attali propose d'"ouvrir très largement les professions réglementées à la concurrence". Pour les taxis, il propose l'attribution de licences gratuites afin d'accroître le nombre de taxis, alors que celui-ci est actuellement encadré.

Le représentant des chauffeurs de taxis reçu à l'Elysée estime pour sa part que "ce n'est pas sur la base du rapport Attali qu'on va travailler". Alain Estival, président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxis (Fnat), en veut pour preuve que les mots "rapport Attali" n'ont pas été prononcés au cours de l'entretien. "Cela fait un an que nous sommes sous la pression de grands groupes internationaux qui souhaitaient nous spolier, explique le président de la Fnat. Aujourd'hui, le président de la République siffle la fin du la récréation" et "nous dit que les taxis ne seront pas spoliés".

Pour autant, Alain Estival ne partage pas l'anayse selon laquelle l'offre est le principal problème de la profession: "Il y a une augmentation constante du nombre de taxis. Les taxis ont créé plus d'mploi en cinq ans qu'Airbus en a perdu", estime-t-il. Selon David Martinon, une "nouvelle réunion de travail aura lieu sous deux mois afin d'arrêter définitivement les modalités de la réforme attendue". Il a également indiqué que Nicolas Sarkozy "rendra visite aux chauffeurs de taxis sur le terrain".