"Bienvenue chez les ch'tis" détrône "La Grande Vadrouille" et cingle vers "Titanic"

Par latribune.fr  |   |  711  mots
Les exploitants de salles obscures peuvent dire un grand merci à Dany Boon et aux acteurs de "Bienvenue chez les Ch'tis". Grâce aux 17,4 millions de tickets vendus en un peu plus de cinq semaines, la comédie populaire vient de battre les 17,27 millions de "La Grande Vadrouille" de Gérard Oury. Un vieux record de 1966.

"Bienvenue chez les Ch'tis" est devenu le plus gros succès des films en langue française et se retrouve juste derrière la superproduction américaine "Titanic", détenteur du record absolu en France (toutes langues confondues), selon les chiffres de l'organisme spécialisé CBO-Box Office. A l'affiche dans plus de 900 salles dans l'Hexagone, "Bienvenue chez les Ch'tis" a engrangé à dimanche soir 6 avril plus de 17,4 millions de spectateurs en un peu plus de cinq semaines d'exploitation. Le film de Gérard Oury "La Grande Vadrouille", sorti en 1966, était jusqu'ici, avec 17.270.676 tickets vendus, le film en langue française le plus vu dans l'Hexagone depuis 1945, année où le Centre national de la cinématographie (CNC) a commencé à compiler ces chiffres.

"C'est formidable. Et maintenant en route pour aller couler le bateau!", s'est exclamé lundi Henri Demoulin, responsable de la distribution chez Pathé, allusion au film américain "Titanic", sorti en 1998 et qui reste le plus gros succès en France toutes langues confondues avec 20.758.841 billets vendus. Le film a jusqu'au 20 octobre pour battre le record de "Titanic". C'est en effet à cette date que les Ch'tis, qui ont déjà rapporté quelque 100 millions d'euros de recette (pour un budget de 11 millions) sortiront en vidéo.

Les exploitants de salles obscures peuvent donc dire un grand merci à Dany Boom et aux acteurs de "Bienvenue chez les Ch'tis". La fréquentation des cinémas a bondi de 14% au premier trimestre sur un an. Le film a ramené dans les salles de "nombreux spectateurs très occasionnels", selon les estimations de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) vendredi.

De janvier à mars, la fréquentation des salles de cinéma s'est élevée à 58,8 millions d'entrées contre 51,4 millions au premier trimestre 2007, précise la FNCF dans un communiqué. "Cette augmentation est principalement due au succès du film Bienvenue chez les Ch'tis" de Dany Boon, estime la fédération, dont le baromètre mensuel est basé sur un échantillon de salles de l'ensemble du territoire, représentant environ 70% de la fréquentation nationale.

"Sur l'ensemble du territoire national, de nombreux spectateurs très occasionnels ont retrouvé le chemin des salles de cinéma", se félicite la FNCF. Sans compter ceux qui, faute de places pour la séance souhaitée, se sont résolus à aller voir un autre film, avant de revenir pour regarder la comédie de Dany Boon.

Sur le seul mois de mars, la comédie de Dany Boon a permis à la fréquentation des salles de bondir de 51% sur un an à 25 millions d'entrées et d'enregistrer ainsi un record mensuel, précise la FNCF.

De son côté, la neuvième édition du Printemps du cinéma du 16 au 18 mars, a réuni 3,5 millions de spectateurs soit une fréquentation en hausse de 35% par rapport à l'année précédente et un record pour cette manifestation.

Les ventes de Maroilles explosent
Les producteurs de Maroilles, fromage typique du Nord, se frottent les mains du succès du film de Dany Boon, qui a fait exploser leurs ventes. "C'est hallucinant, les ventes ont augmenté de 20 à 30%, les gens de la région veulent redécouvrir leur fromage et les touristes veulent, eux, découvrir le fromage du film", témoigne, amusé, Philippe Armand, fromager affineur, cité par l'AFP. "Je suis en rupture", ajoute ce propriétaire de deux points de vente à Lille qui vend du maroilles fermier affiné douze semaines et se refuse à mettre en vente un fromage trop jeune pour répondre à l'augmentation de la demande. De son côté, Nathalie Delcambre, productrice à Marbaix, souligne que les commandes téléphoniques affluent de toute la France. "Beaucoup de touristes s'arrêtent aussi pour acheter avant de rentrer chez eux, c'est étonnant, c'est un phénomène important", ajoute-t-elle. Un succès confirmé par Christine Laurent, technicienne du syndicat des fabricants et affineurs du fromage maroilles. "Beaucoup de producteurs sont en rupture, il y a un temps d'affinage nécessaire et là, personne n'avait anticipé une telle augmentation des ventes", précise-t-elle. "Ce qui est intéressant, c'est que même les autres fromages de la région en profitent, les ventes de Vieux-Lille par exemple, un autre fromage local, augmentent aussi", se réjouit Philippe Armand.