UFC-Que Choisir accuse Orange de court-circuiter la concurrence dans la fibre optique

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Alors que la course au déploiement de l'Internet très haut débit par fibre optique s'intensifie, l'association de défense des consommateurs accuse Orange de bloquer la concurrence. L'opérateur historique conteste.

L'opérateur Orange (marque commerciale du groupe France Télécom) ne jouerait pas le jeu de la concurrence dans le déploiement de la fibre optique. Ces accusations, c'est l'Association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir qui les porte ce lundi. Elle signale dans un communqié avoir pourtant déjà mis en garde les pouvoirs publics et les opérateurs contre le risque de monopole mais déplore que "rien de significatif n'a été fait pour garantir au consommateur qu'il aura le choix de son fournisseur d'accès Internet (FAI, NDLR)".

Et pour pallier toute situation de monopole, les fournisseurs, nombreux à s'être lancés dans la fibre optique et avancer leur pion, se sont même mis d'accord sur un partage de la partie terminale de la fibre; c'est-à-dire, sa mutualisation. Mais là où le bât blesse, c'est l'accord sur le point de mutualisation, précisément; autrement dit le point exact de connexion au réseau de l'opérateur ayant fibré l'immeuble. Et d'après l'UFC, "ce blocage doit être attribué à Orange". En implantant les points de mutualisation carrément en pied d'immeuble, l'opérateur contraints à d'importants effectifs pour couvrir un large territoire, argumente l'UFC. Sans compter que les boitiers permettant la mutualisation sont localisés dans les immeubles, nécessitant une autorisation pour pouvoir intervenir.

"Contre-vérités", rétorque le directeur technique de France Télécom en charge de la réglementation, Jacques Champeaux, interrogé par l'AFP. "Nous avons mis dans nos conventions une clause qui dit que le syndic autorise non seulement notre sous-traitant à pénétrer dans l'immeuble, mais aussi nos concurrents", explique-t-il. Orange admet en revanche ne pas communiquer les adresses des immeubles qu'il a raccordés au motif qu' "il n'y a pas de processus formel d'échange d'informations" L'opérateur explique que ce type d'information passe souvent par les clients.

Le projet de loi de modernisation de l'économie, attendu fin avril, prévoit le pré-câblage des logements neufs et, pour les immeubles existants, un dispositif inspiré du "droit à l'antenne" pour faciliter l'accès des copropriétaires à la fibre. Mais "la mise en place de la réglementation va être longue", souligne l'UFC, qui demande au gouvernement d'imposer "la mutualisation au NRO (noeud de raccordement optique) comme modalité de raccordement par défaut" et de contraindre "Orange et l'ensemble des acteurs à partager leurs informations pour que le consommateur puisse bénéficier d'un réel choix". A suivre.