La Halde dénonce des pratiques discriminatoires chez Accor et au Crédit agricole

Le président de la Halde, Louis Schweitzer, a présenté ce mardi les résultats d'une étude sur les pratiques discriminatoires des entreprises en France dans leur politique d'embauche, réalisée au terme d'une procédure de tests. Selon lui, des "différences de traitement ont été établies de façon statistique pour trois entreprises": au détriment des candidats d'origine africaine pour Accor Jobs (site de recrutement du groupe Accor) et au détriment de l'âge pour le Crédit Agricole et Mercuri Urval.Ces tests "statistiques" - n'impliquant pas de personnes réelles et, à ce titre, n'entraînant pas de suites judiciaires - ont été réalisés auprès de 20 entreprises tirées au sort (15 entreprises du CAC 40 et 5 intermédiaires de l'emploi) entre juillet et décembre 2007. Les entreprises concernées étaient Accor Jobs, AGF, Bouygues, Crédit Agricole, Danone, EADS, France Télécom, Lafarge, Lagardère, Pernod Ricard, Sanofi, Total, Saint-Gobain, Veolia et Vinci pour le CAC 40 et Adecco, Futurestep, Mercuri Urval, Manpower et Michael Page pour les "intermédiaires de l'emploi".Ces tests ont été réalisés après appel d'offre par la société Arirs dirigé par le sociologue Jean-François Amadieu, membre du comité consultatif de la Halde.En ce qui concerne les 17 entreprises qui n'ont pas fait apparaître de pratiques discriminatoires évidentes, Louis Schweitzer a noté que, "soit les résultats ne montraient pas d'écart au détriment des candidats discriminables, soit les résultats montraient un écart statistiquement non significatif".La méthode employée a été celle de "l'audit par couple", préconisée par le BIT (bureau international du travail), qui, pour chaque offre d'emploi sélectionnée, propose une ou plusieurs séries de candidatures. Chaque série comporte une candidature "discriminable" (à l'origine et à l'âge) et une candidature de "référence" (blanc, âge moyen).Sur l'ensemble de 5.620 CV envoyés pour répondre à 1.469 offres d'emplois, il apparaît que globalement, sur l'ensemble des entreprises, les candidats susceptibles d'être discriminés en raison de leur origine ont 22,77% de chance en moins que les autres d'être convoqués à un entretien. Les candidats susceptibles d'être discriminés en raison de leur âge ont 42,17% de chance en moins d'être convoqués en entretien.Les 20 entreprises choisies pour les tests avaient été prévenues, a indiqué Louis Schweitzer, lui-même ancien PDG de Renault, qui a évoqué un "effet radar", incitant à la prudence.Reste que l'enquête de la Halde est fraîchement accueillie dans les entreprises, où l'on met en cause la méthodologie employée. Cathy Kopp, directrice des ressources humaines (DRH) du groupe Accor, a ainsi "formellement" contesté les résultats des tests. "Je conteste formellement ces résultats, ce testing a été fait de manière extrêmement non professionnelle", a -t-elle déclaré. Cathy Kopp a été chef de file du Medef (patronat) lors de la négociation sur la diversité dans l'entreprise en 2006.
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