Très cher Arte Povera

L'expression "Arte povera" est utilisée pour la première fois en septembre 1967 par le critique italien Germano Celant, intitulant ainsi une exposition à Gènes. La péninsule est habituée à voir à chaque génération des mouvements artistiques en corrélation avec leur temps. Ainsi, le "Futurisme" inaugure le XXème siècle avec des peintures particulièrement colorées en opposition avec la grisaille du cubisme, le "Novocento" qui, entre 1922 et 1934 soutient par les représentations réalistes la grandeur mussolinienne ou la "Transavantagarde" des années 1980 qui, proche du "Bad painting" américain, se veut l'art de la rue. L' "Arte povera", en opposition à la société de consommation, utilise essentiellement des supports basiques et des représentations minimalistes. SAVOIR: Quatorze artistes se trouvent au centre de l'"Arte povera". Ainsi, Giovanni Anselmo qui réalise des sculptures en pierre, bois ou fer avec une prédilection pour le granit, Jannis Kounellis qui peint des lettres, numéros, flèches sur du papier journal, Pino Pascali et ses structures en bois recouvertes de toile tendue peinte à l'émail ou les moins connus, Emilio Prini et ses photos et Gilberto Zorio et ses étranges installations. Les signatures les plus notables sont celles de Pierro Girardi et ses compositions végétales, Guiseppe Penone et ses tranches d'arbre ou ses sculptures en terre cuite, Mario Merz et ses igloos, structures de métal recouvertes de néons, Luciano Fabro aux oeuvres souvent basées sur des surfaces réfléchissantes, Guilio Paolini et ses travaux conceptuels et le prolifique Alighiero Boetti et ses innombrables cartes et lettres colorées, souvent en tapisserie. ACHETER: Si tous les membres du courant ont continué leur travail bien après, seules les oeuvres comprises entre 1965 et 1973 sont considérées comme "Arte Povera". Quelques galeries spécialisées proposent régulièrement des toiles, installations ou sculptures de ces artistes, alors qu'elles se font rares en salles des ventes, parfois isolées dans une vacation consacrée à l'art contemporain, parfois dans des ventes dédiées à l'art italien du XXème siècle comme cela se fait de plus en plus. Les oeuvres les plus prestigieuses s'échangent à New York, Londres et Milan, les enchères parisiennes, moins cotées, ne présentant généralement que des travaux jugés mineurs. Les prix s'en ressentent: une "Botte italienne" de Luciano Fabro a été adjugée 630.000 euros à Londres quand une sculpture en plomb, verre et lierre du même a été emportée 350.000 euros à Paris. Tajan et Artcurial mettent occasionnellement aux enchères des oeuvres de l' "Arte Povera" entre 20 et 40.000 euros, avec parfois des "petites" pièces aux alentours de 10.000 euros.Face à cet engouement, les prix ne cessent de grimper: ces dix dernières années, selon Artprice, l' "Arte povera" a connu une progression de près de 530%.
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