A chaque jour suffit la déclaration d'Eric Woerth sur le déremboursement des médicaments pour les patients actuellement pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. Mercredi, le ministre du Budget a déclaré sur RTL que le gouvernement était "prêt à étudier toutes les propositions de l'assurance maladie" concernant la baisse du remboursement de certains médicaments pour les affections de longues durée (ALD). Or, mardi Eric Woerth écartait clairement cette éventualité. "Il n'y a aucune remise en cause du remboursement à 100% des affections de longue durée", affirmait-il sur sur France Culture, estimant que la "maladie, coûteuse pour le malade est par principe prise en charge à 100%". Soit un retournement de position en l'espace de 24 heures.Le ministre relance ainsi la polémique provoquée la veille par la proposition du directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie, Frédéric van Roekeghem de dérembourser de 65% une partie des médicaments des patients en ALD, actuellement pris en charge à 100% par la Sécu. Huit millions de personnes sont atteintes en France d'une ALD. Plusieurs députés de la majorité se sont élevés contre l'hypothèse d'une baisse de cette prise en charge et la ministre de l'Economie Christine Lagarde "espère que le gouvernement ne reprendra pas à son compte" cette proposition.Pour Eric Woerth, les patients en ALD prennent des médicaments "directement liés au traitement" et d'autres "annexes, connexes, de confort ou d'accompagnement comme on dit". Ce sont ces médicaments, "les vignettes bleues, qui seraient pris en charge à 35% par l'assurance maladie". Mais, assure le ministre cela "ne change rien" pour le patient, qui serait remboursé pour les autres à 65% par sa mutuelle. Sauf que rien ne dit que les complémentaires santé seront d'accord de le faire sans augmenter leurs tarifs, et 8% des patients ne sont pas couverts par une mutuelle.

latribune.fr

18 Sept 2010, 2:38

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