Sarkozy tente de rassurer les armées tout en reformatant les forces

En promettant de consacrer 377 milliards d'euros aux armées d'ici à 2020, Nicolas Sarkozy s'est employé à passer du baume au coeur des militaires en présentant officiellement, ce mardi 17 juin, le Livre blanc qui fixe les grandes options de défense pour les prochaines années. Les grandes lignes, et même les détails, de ce projet avaient été dévoilés au cours des derniers jours (voir notre article ci-contre), la mesure-choc étant la réduction de 54.500 personnes des effectifs des armées.Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy l'affirme: "je m'engage à consacrer 377 milliards d'euros d'ici 2020 à nos armées, dont 200 milliards d'euros pour les équipements. Qu'on m'entende bien, le budget de la défense ne baissera pas, l'inflation sera compensée, et le budget progressera dès 2012, donc pendant mon mandat". Il a ajouté: "les réformes que j'ai confiées à Hervé Morin, c'est 3 milliards d'euros de plus par an pour l'équipement des forces (...) c'est une hausse de près de 20% des crédits d'équipement". En tout cas, Nicolas Sarkozy a confirmé, dans son discours, une "baisse substantielle des effectifs" des armées, ramenés à 225.000 hommes d'ici 6 à 7 ans. En effet, la philosophie de ce Livre blanc est de muscler les forces en réduisant leurs format, donc le nombre de personnels et donc de bases, déstabilisant ainsi des villes moyennes notamment dans l'Est de la France qui ne vivent que par leurs militaires. Cette stratégie est sous-tendue par une réalité: "la menace immédiate est celle d'une attaque terroriste (...) avec des moyens radiologiques, chimiques et biologiques", a déclaré le président de la République, chef des armées. Cette menace ne peut être contenue que par une coopération plus étroite entre pays occidentaux, pensent des spécialistes. Dans ce contexte, Nicolas Sarkozy a confirmé que la France rejoindrait prochainement le commandement militaire intégré de l'Otan. Cependant, les troupes ne seraient pas placées sous l'autorité de l'Alliance en temps de paix. La dissuasion nucléaire resterait "strictement nationale". "Les principes posés en son temps par le général de Gaulle, je les fais miens: la France gardera en toutes circonstances une liberté d'appréciation totale sur l'envoi de ses troupes en opération", a-t-il ajouté.De plus, Nicolas Sarkozy a promis une "relance" de l'Europe de la Défense "quel que soit l'avenir du Traité de Lisbonne". La présidence française de l'Union européenne au second semestre 2008 sera "la première étape d'une véritable relance de la défense européenne pour les prochaines années", a-t-il indiqué.Le Renseignement chouchoutéNicolas Sarkozy a annoncé ce mardi "un effort massif d'investissement sur le renseignement, notamment d'origine spatial". Logique si le terrorisme est désormais l'ennemi principal. Selon des indiscrétions, le budget passera de 350 millions d'euros à 700 millions d'euros par an. De plus, son organisation sera revue. Un poste de coordonnateur sera créé, confié au diplomate Bernard Bajolet, et rattaché au président de République. Celui-ci aura autorité sur un nouveau Conseil national du renseignement (CNR), qui animera la communauté du renseignement, composée des "services" du ministère de la Défense (DGSE, DRM, DPSD), du ministère de l'Intérieur (DST et DCRG, fusionnées à compter du 1er juillet dans la DCRI) et du ministère des Finances (DNRED, Tracfin).
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