"La personne aux deux personnes"Nicolas et Bruno, deux anciens de "Nulle part ailleurs", sur Canal +, ont proposé à Alain Chabat l'idée de ce film rigolo sur le papier mais un peu court sur grand écran. C'est l'histoire d'un chanteur ringard des années 80, Gilles Gabriel (joué par Chabat, plus vrai que nature avec sa moumoute), mortellement renversé par une voiture, à La Défense. Le conducteur n'est autre qu'un modeste comptable d'une grosse boîte, Jean-Christian Ranu (Daniel Auteuil qui en rajoute dans le rôle du nigaud), gratte-papier besogneux tyrannisé par une chef de service aux dents longues (Marina Foïs). Or voilà que le mort vient se loger dans le corps de Ranu, lequel ne comprend pas qui est cette personne qui parle dans sa tête et lui donne des ordres. Gilles, lui, n'a aucun contrôle des mouvements de son hôte. Squatter invisible et squatté indigné doivent se rendre à l'évidence: ils n'ont absolument aucun point commun mais ils devront vivre ensemble dans l'intimité d'un même corps. On s'amuse quelques minutes puis dès que Chabat disparaît pour n'être plus qu'une voix, on se lasse... N.T."Eldorado"Repéré à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs, ce deuxième film (après "Ultranova") du belge Bouli Lanners, qui joue aussi le premier rôle, celui d'Yvan, compère débonnaire, amateur de vieilles bagnoles, qui un beau soir découvre un cambrioleur à l'oeuvre dans sa maison. C'est Elie (Fabrice Adde), un junkie lunaire et terrorisé, qui n'ose sortir de sous le lit où il s'est planqué de peur d'être livré aux flics. A force de parlementer, Yvan prend le garçon sous son aile et propose de le ramener chez ses parents, dans les Ardennes, au volant de sa Chevrolet. Commence alors un road-movie inattendu dans une Belgique estivale, verte et bucolique, à contre-pied des clichés. Le voyage qui aurait dû être bouclé en une demi-journée s'étire finalement sur quatre jours. Entre eux, va se nouer une relation subtile qui permet à l'aîné de se découvrir une vocation de grand frère, et au cadet d'y voir un peu plus clair dans sa vie. Ente temps, les étapes sont parsemées de gags loufoques, un brin surréalistes. N.T."Speed racer"Dire que le nouveau film des frères Wachowski, les créateurs de la trilogie "Matrix", était attendu, relève de l'euphémisme. L'annonce de l'adaptation "live" du manga animé culte "Speed Racer" en a fait saliver plus d'un. Mais une fois les premières images dévoilées, l'impatience a laissé place au scepticisme. Avec ses couleurs outrageusement criardes et ses images kitsch, "Speed Racer" est sans conteste unique en son genre, mais pas pour autant une réussite. Cette immense course de voitures high-tech au scénario simpliste ne comblera guère que les enfants accros à la Playstation. Tout auréolés du succès de "Matrix", rien ne pouvait être refusé aux Wachowski qui se sont clairement fait plaisir. Ils ont eu raison d'en profiter. Vu le flop de "Speed Racer" au box-office américain, gageons que les deux frères ne se verront pas accorder autant de liberté avant longtemps.O. L. F."La troisième partie du monde"Premier long-métrage d'Eric Forestier, "La troisième partie du monde" est un film fantastique qui se démarque néanmoins des clichés du genre par son réalisme accru. Tout débute par une banale histoire d'amour, la rencontre dans un aéroport suivie de l'escapade à la campagne d'Emma et François (Clémence Poésy et Gaspard Ulliel). La première touche de surnaturel survient lorsque François disparaît sans prévenir. Enlèvement ? Accident ? C'est ce qu'Emma et le frère de François tenteront de découvrir. Après ce début plutôt accrocheur, le récit s'embourbe. Encombrées par une réalisation maladroite, les explications scientifiques que tout le monde, à l'écran, envisage sérieusement (François aurait été avalé par un trou noir...), font doucement sourire jusqu'à sombrer dans le ridicule le plus total.O. L. F.

latribune.fr

18 Sept 2010, 2:02

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