La Bourse de Tokyo est retombée jeudi à un plus bas de deux semaines, l'indice Nikkei terminant en baisse de 2,08% en raison d'un important recul des valeurs liées à l'exportation à la suite des craintes de voir les tensions inflationnistes affecter la croissance économique mondiale. L'indice Nikkei a cédé 294,88 points à 13.888,60. Le TOPIX, plus large, a perdu 26,89 (-1,93%) à 1.363,14. Les valeurs bancaires ont également reculé, contaminées par leurs homologues américaines qui ont chuté mercredi à la suite, notamment, d'un article du Financial Times disant que Lehman Brothers a encore besoin d'argent frais malgré l'augmentation de capital de lundi. Kawasaki Kisen (-5,57%) ainsi que d'autres valeurs du transport maritime ont plongé elles aussi, à la suite de la chute des taux de fret sous le coup des inquiétudes concernant la santé de l'économie mondiale dans un contexte de cherté de l'or noir. "Si les prix du pétrole devaient rester à ce niveau, cela aura un effet négatif sur la demande de pays émergents, comme l'Inde par exemple. Nos exportateurs seraient ainsi touchés, sachant que l'on ne peut rien attendre de la demande intérieure", a estimé Koichi Ogawa, gérant de portefeuille chez Daiwa SB Investments. "Le recul du yen est un élément positif mais les investisseurs vont commencer à anticiper des révisions en baisse des prévisions de résultats avec un pétrole à ce niveau", a-t-il poursuivi. Le brut léger américain évoluait autour de 135,40 dollars le baril (-0,71%) au moment de la clôture de la Bourse de Tokyo après avoir dépassé les 139 dollars la semaine dernière. Du côté des valeurs dites "exportatrices", Canon a perdu 2,36%, le géant de l'électronique grand public Sony 2,84% et le constructeur automobile Honda 2,11%. Aux bancaires, Mitsubishi UFJ Financial, première banque japonaise a cédé 1,33%, Mizuho Financial, la deuxième, a reculé de 3,1% et Sumitomo Mitsui Financial , la troisième, de 2,81%. L'indice Nikkei suit donc la tendance observée mercredi à Wall Street et plus tôt dans la journée par les Bourses en Europe. Aux Etats-Unis, les trois indices de Wall Street ont passé toute la séance dans le rouge, plombés par le prix du pétrole qui s'est enchéri de plus de 5 dollars en une seule séance, remontant au-dessus des 136 dollars le baril. Cette envolée historique des prix de l'or noir a contribué à ce que l'activité économique reste "généralement faible" depuis fin avril aux Etats-Unis, estime d'ailleurs la banque centrale américaine (Fed) dans son dernier rapport de conjoncture (Livre Beige).

latribune.fr

18 Sept 2010, 1:46

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