Plusieurs rehausseurs de crédit en grandes difficultés

Selon un rapport publié en début de semaine par CreditSights, les rehausseurs de crédit CIFG Guaranty (contrôlé par les Banques populaires et les Caisses d'épargne), Financial Guaranty Insurance Co (FGIC) et XL Capital Assurance risquent de ne pas respecter leurs coefficients de réserves obligatoires ce trimestre-ci, ce qui pourrait déboucher sur leur dépôt de bilan. En cas de rupture des réserves de fonds propres, les rehausseurs pourraient passer sous la tutelle des régulateurs s'ils ne parvenaient pas à lever de l'argent sur les marchés pour renforcer leurs fonds propres. Cela obligerait les rehausseurs à effectuer des déboursements massifs sur des contrats de dérivés, liquidant la totalité de leurs ressources, juge l'analyste Rob Haines, de CreditSights. Ces rehausseurs vendent des assurances sur des actifs tels que les obligations adossées à des créances hypothécaires (RMB) et des emprunts souverains ou de sociétés assortis de swaps de défauts de crédit, par opposition aux garanties traditionnelles. Le New York State Insurance Departement, organisme de tutelle des rehausseurs, exige d'eux qu'ils maintiennent un excédent de fonds propres minimal de 65 millions de dollars et il leur donne 90 jours pour remédier à la situation si les fonds propres tombent en deçà de ce montant. Or CIFG ne disposerait que de 15 millions de dollars en plus du montant minimal de fonds propres, selon le rapport de Rob Haines. Pour FGIC, l'excédent serait de 300 millions et pour XL Capital, filiale de Security Capital Assurance, de 102 millions de dollars. Les leaders du secteur, MBIA Insurance et Ambac Assurance , qui garantissent plus de 1.000 milliards de dollars de valeurs mobilières, ont respectivement 3,9 milliards de dollars et 3,5 milliards de dollars d'excédent de fonds propres à la suite d'injections en capital récentes, selon le rapport. Selon Rob Haines, les fonds propres de CIFG pourraient déjà être inférieurs à la limite minimale statutaire. "Même si on ne peut totalement exclure que la société puisse nouer une transaction qui viendrait regonfler son capital, on peut se demander quel investisseur en puissance pourrait être intéressé par la société", s'interroge l'analyste. CIFG aurait enfoncé le niveau minimal de fonds propres plus tôt si ses actionnaires de contrôle, Banque populaire et Caisse d'épargne, n'avaient pas injecté 1,5 milliard de dollars l'an passé. Un soutien supplémentaire paraît invraisemblable, selon l'analyste. CIFG garantit un peu moins de 100 milliards de dollars de dette mais si les régulateurs le mettent en tutelle, il risque de devoir rembourser sur le champ 57 milliards de dollars de contrats de dérivés de crédit, entraînant un risque de défaut, estime Fitch Ratings.
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