Coup de froid sur les commerçants britanniques

Malgré un période de Noël et une saison des soldes plutôt bonnes, les résultats ce mercredi de HMV et Next rappellent que les commerces britanniques sont encore très fragiles. La reprise économique aussi.
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La nouvelle a de quoi jeter un froid chez ceux qui croient en la reprise britannique: avant même la hausse de la TVA, les ventes de Next, l'enseigne de vêtements, étaient en baisse de 6,2% (à magasins comparables, sur le 2ème semestre 2010). Cela ne laisse rien présager de bon pour l'année prochaine: à cause de la hausse des prix des matières premières (pétrole, mais aussi coton, électricité...), les prix de Next vont augmenter de 8% en moyenne l'année prochaine. (Les résultats complets de Next en pdf sont ici.)

Dans le même temps, HMV, l'enseigne de CD et DVD (sorte de Fnac en moins bien), annonce la fermeture de 60 magasins, soit environ 10% de ses magasins. Cela comprend son magasin phare à Oxford Street. Quand une enseigne ferme son "flagship", c'est qu'il y a le feu à la maison. (Les résultats de HMV en pdf sont ici).

Voilà un rappel qui tombe à pic pour ceux qui pensent que l'économie britannique est sortie du bois.

Bien sûr, ces chiffres sont à mettre en perspective. Les deux enseignes estiment que les chutes de neige de décembre ont fortement ralenti les ventes. De plus, HMV souffre en grande partie parce que toute l'industrie du CD est en crise. Quant à Next, ses ventes sur internet et sur catalogue compensent la baisse des magasins, ce qui permet de tout juste équilibrer le chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente. Enfin, les analystes se disent plutôt optimistes: "nous poussons les investisseurs à considérer les résultats de Next comme atypiques de ce secteur, et nous attendons des chiffres bien meilleurs de Debenhams le 10 janvier et de Marks & Spencer le 11 janvier", affirme Tom Gadsby, analyste à Matrix.

Il n'empêche: les entreprises britanniques sont loin d'être tirées d'affaire. Leur niveau de profitabilité (pour les entreprises non financières), publié ce mercredi pour le troisième trimestre, est de 11,9%. C'est un peu mieux que la moyenne de 11,3% de l'année 2009 (le troisième trimestre 2009, à 10,8%, avait atteint son plus bas niveau en 16 ans), mais c'est très loin du pic de 15,1% de 2007. Bref, la tendance est effectivement à l'amélioration, mais cela reste fragile.

La hausse de la TVA à 20% cette semaine, et l'entrée en vigueur des coupes budgétaires dans lesmois qui viennent pourrait accentuer cette fragilité. Si un retour à la récession semble désormais exclu, un sérieux coup de frein demeure possible.

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