"Big bang" des banques britanniques

Réforme majeure pour les banques britanniques : le chancelier de l'Echiquier va annoncer ce mercredi soir qu'il va imposer une séparation partielle entre banque d'investissement et banque de détail.
George Osborne, le chancelier britannique, ne rigole plus avec les banques. Copyright Reuters

George Osborne aura osé. Le chancelier de l'Echiquier britannique, très silencieux depuis quelques temps, va annoncer ce mercredi soir une réforme profonde des banques. Acceptant intégralement les recommandations de la commission bancaire - qu'il avait lui-même créée - il va demander à ce que les banques séparent mieux leurs activités de détail de leurs activités d'investissement.

Pas question de revenir à un Glass-Steagall Act à l'américaine, où les banques seraient entièrement séparées. Mais la banque de détail va devoir être "protégée" de ses activités "casino". Concrètement, les banques de détail devront être capitalisées à part. Cela doit leur permettre de faire face à un grave choc financier du côté des banques d'investissement, sans mettre en danger les dépôts des particuliers et des entreprises. Le niveau de capitalisation envisagé serait de 10% des actifs (sur une base pondérée par le risque, les fameux "risk weighted assets" en anglais).

De plus, l'activité de banque de détail devra être clairement séparée de celle de banque d'investissement. Là encore, l'objectif est d'éviter la contagion en cas de crise financière.

Ces réformes seront présentées ce mercredi soir lors du dîner de gala annuel de Mansion House, la résidence du Lord-Maire de la City. L'assistance, composée du gratin de la City, risque de ne guère apprécier. Pour les banques britanniques, ces changements ont deux impacts, qu'elles estiment négatifs: d'une part, cela va les forcer à immobiliser plus de capital pour protéger la banque de détail, et donc à réduire d'autant leur rentabilité; d'autre part, la séparation effective des activités de détail et d'investissement va être très compliquée. En particulier, les grands établissements font savoir que le travail qu'ils effectuent pour les multinationales -par exemple la gestion de la liquidité, ou les émissions obligataires- nécessitent une présence sur les marchés des capitaux.

Néanmoins, George Osborne a décidé de ne pas tenir compte de ces arguments. L'explication est en partie technique: le chancelier britannique estime que ces réformes ne sont pas si différentes que cela de ce qu'il se passe dans le reste du monde. Mais elle est aussi politique: cela lui permet de donner l'impression de se montrer dur contre la City, lui qui est soupçonné d'être un idéologue ultra-libéral, ami des financiers. Cela retire ainsi des arguments à son grand rival et ministre de l'industrie, Vince Cable: ce libéral-démocrate s'est toujours montré très dur contre les banques et menait campagne sur le sujet de la séparation des banques. Il ne peut désormais plus qu'accepter la décision de George Osborne, en faisant semblant d'applaudir (et en avalant discrètement son chapeau).

Commentaires 23
à écrit le 16/06/2011 à 21:43
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Nos amis anglais auront enfin un activité bancaire plus claire, et plus stable. C'est autrefois le cas chez nous.

à écrit le 16/06/2011 à 17:33
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Il faut empêcher les banques de se faire du gras sur les clients dans la banque de détail!

le 17/06/2011 à 9:14
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ne vous inquiétez pas les banques sont de moins en moins sur les banques de détails, en 2010 bnp paribas, 1er banque francaise et de la zone euro, a affiché 27% du chiffre d'affaire pour la banque de détail, et 39% pour celle d'investissement. il y a...

à écrit le 16/06/2011 à 8:09
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Il y avait , il y a quelques années en France, une séparation entre les activités des banques. Les banques de dépôts qui recevaient les fonds des particuliers et des entreprises, les banques de crédits a moyen terme qui se finançaient essentiellemen...

à écrit le 16/06/2011 à 6:08
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Il est probablement sage de mieux protéger les dépôts c'est la base de la confiance dans le système. Maintenant, l'activité de Casino avec l'argent des dépôts est un raccourcis que je ne franchirais pas.Pour autant la crise obligataire est plus le f...

le 16/06/2011 à 8:58
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Il est tout de même étrange que les banquiers anglais aient menacé, il y a quelques mois, de partir sous d'autres cieux en cas de législation trop contraignante... N.B. : les états sont tellement dépensiers qu'ils ont été obligés de sauver les banque...

le 16/06/2011 à 9:26
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sauf que les Etat Depensier ont du sauver les banques "regrouper" à coup d argent public donc factuellement la finances est grandement responsable de la crise et des deficit qui en ont découlé.... Et pourtant ca n a pas servi de lecon....Et pourtant ...

à écrit le 15/06/2011 à 14:44
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J'aime le terme "CASINO" voilà au moins qui est clair, à part cela il faut des doctorats et être des soi-disant génies !! J'ai un ami dans ce monde de M.... et croyez moi il s'en TAPE complètement et n'a surement pas le niveau d'étude annoncé. Tout c...

le 15/06/2011 à 19:35
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Si la Grèce a triché, c'est de sa faute et en aucun cas la faute de la finance.

le 15/06/2011 à 21:22
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Je travaille dans ce "monde de m..." Les cursus académiques des employés sont irréprochables et sont vérifiés par des organismes indépendants mandatés par le gouvernement UK. Les banquiers d'affaires ne sont pas à l'origine de l'entrée de la Grèce d...

le 16/06/2011 à 16:14
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à anti poncif : c'est faux, la Grèce a triché parce qu'une banque américaine bien connue l'a aidé a bidonner son dossier... puis s'est proposé comme conseil après la crise. C'est bien la faute de ces financiers qui prennent des commissions totalement...

à écrit le 15/06/2011 à 13:34
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Vu leurs filiales dans des pays "accommodants", cela ne devrait pas les gêner vraiment beaucoup. Quelques transactions de plus, en effet. Il est néanmoins possible que les Anglais ne ressentent pas trop la différence dans la chute de leurs revenus. S...

à écrit le 15/06/2011 à 12:43
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Tout le monde sait que l'époque ayant changé, cete mesure fait plus que frôler l'ineptie. gageons qu'il s'agit d'un paravant à des mesures radicales à venir pour d'autres raisons. Espérons que d'autres n'imiteront pas l'Angleterre.

le 15/06/2011 à 13:23
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??? cette consanguinite est au contraire la raison principale de la crise financiere que nous avons traverse ces dernieres annees, les banques d investissement ayant fait du leverage grace a leur adossement a la partie banque de details et creant c...

à écrit le 15/06/2011 à 12:38
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0ça veut dire quoi cette réforme, dans réforme il y a "forme", c'est donc une question de pure forme pas de fond. En effet, la banque de détail (clients privés mais aussi clients entreprises, les PME mais aussi les filiales ou sous filiales de groupe...

le 15/06/2011 à 13:28
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La capacite a faire du leverage est base sur le capital d une banque. en excluant de ce calcul la partie banque de depot, vous reduisez mecaniquement le volume de leveradge possible et forcer la banque a rester dans une dimension 'raisonnable' qui n ...

à écrit le 15/06/2011 à 12:35
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C'est pas trop tôt !!!

à écrit le 15/06/2011 à 12:30
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Partiel... politique ... Le type même de mesure de façade anglo-saxonne. Comme l'écrit Martine plus bas, cela n'empêchera pas les Anglais de faire grève car ils voient leur propre situation.

à écrit le 15/06/2011 à 11:54
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Enfin une décision de bon sens !!! Car, ne l'oublions pas (ou découvrons le pour la plupart d'entre nous) c'est avec l'abrogation du glass steagall act en 1999 par notre bien aimé gauchiste bill clinton, qu'est l'une des origines des subprimes et ...

le 16/06/2011 à 16:08
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c'est quand que Sarko fait ça en France ! interdisons déjà aux banques mutualistes, à la poste, la caisse d'épargne, le Crédit agricole d'avoir des activités et des filiales banques d'investissement... elles seront moins rentables ? Pour qui ? ceux ...

à écrit le 15/06/2011 à 11:50
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Enfin une bonne nouvelle !

à écrit le 15/06/2011 à 10:50
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Trop tard, trop frileux... le peuple est en colère alors les adorateurs du veau d'or lâchent du mou, mais le processus de destruction économique c'est déjà mis en marche, déclenché par la cupidité, l'avarice, l'orgueil, la domination, la perversité d...

à écrit le 15/06/2011 à 10:43
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Monsieur Osborne revient tout juste de la réunion du groupe Bilderberg qui s'est tenu en Suisse. Il doit sûrement commencer à mettre en application ce qui a été décidé "pour nous".

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