HSBC va supprimer 30.000 emplois dans le monde

La banque britannique supprime 10% de ses effectifs, notamment en France, alors que son bénéfice net au premier semestre augmente de 35%.
Stuart Gulliver, le directeur général de HSBC

HSBC, plus grande banque européenne, va supprimer 30.000 emplois en trois ans. Après avoir déjà annoncé la supression de  5.000 postes d'ici à 2013, notamment en France, mais aussi aux Etats-Unis, en Amérique Latine, au Royaume-Uni et au Moyen-Orient, Stuart Gulliver, son directeur général, a indiqué ce lundi matin "de nouvelles suppressions d'emplois". "Il va y avoir environ 25.000 postes éliminés entre maintenant et fin 2013", a-t-il déclaré.

L'annonce intervient alors que HSBC dévoile ce lundi un bénéfice net en hausse de 35% au premier semestre 2011, à 9,7 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros).  La conjonction des deux annonces a fait faire un bond à l'action, qui progressait de 4,5% dans la matinée.

Les fortes suppressions d'emplois font suite à la nouvelle stratégie dévoilée en mai par Stuart Gulliver, qui a pris la tête du groupe début 2011. Son objectif est notamment de fortement réduire les coûts de l'énorme banque multinationale, et de mieux se concentrer sur ses clients les plus rentables: les entreprises internationales qui peuvent utiliser la présence de la banque dans le monde entier, la gestion de fortune et la banque privée. Le ratio coûts/revenus de HSBC de 57,5% au premier semestre 2011 est plus élevé que la plupart de ses concurrents. L'objectif est de dégager entre 2,5 et 3,5 milliards de dollars d'économies d'ici 2013, par rapport à des dépenses de fonctionnement de 20,5 milliards de dollars actuellement.

Les économies à venir concernent en premier lieu la France. HSBC y est très développé dans la banque de détail, depuis son acquisitions du CCF. Elle a déjà vendu voilà quelques années ses banques régionales, mais demeure trop concentrée -au goût de Stuart Gulliver- sur les particuliers, et doit se recentrer sur les entreprises.

Par ailleurs, un programme de baisse de coûts a aussi été lancé au siège, ainsi que pour toutes les "fonctions de support" (technologie, administration, back-office...).

Ces annonces interviennent alors que les résultats de HSBC au premier semestre sont en progrès. La banque a dégagé un bénéfice dans toutes les régions où elle opère. C'est vrai notamment aux Etats-Unis, où elle était en perte au premier semestre 2010, suite à la fermeture progressive de sa division de prêts aux particuliers. La banque y accèlère sa restructuration, annonçant la fermeture de près de 200 agences dans l'Etat de New York. Elle doit en revanche ouvrir de nouvelles agences là où le tissu industriel américain se reconstruit, dans le centre du pays.

En Europe, le bénéfice avant impôts de HSBC a presque triplé par rapport au deuxième semestre 2010, à 2,1 milliards de dollars, mais il a baissé de 40% par rapport à l'an dernier (1er trimestre 2010). Le continent représente 19% de ses bénéfices. C'est cependant l'Asie qui est de loin la région la plus importante pour la banque, réalisant 60% du profit.

Enfin, HSBC s'inquiète des nombreuses nouvelles réglementations à venir. "La vitesse et le nombre de réformes accélèrent en même temps que la reprise de l'économie internationale semble ralentir", avertit la banque. Elle s'inquiète particulièrement de la réforme britannique, qui doit être dévoilée en septembre, qui devrait forcer à séparer partiellement les banques de détail des banques d'investissement. Stuart Gulliver prévient que cela risque de réduire la capacité des établissements bancaires à prêter de l'argent.

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Commentaire 1
à écrit le 17/11/2011 à 11:27
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Hallucinant de supprimer 30.000 postes alors que : > L'annonce intervient alors que HSBC dévoile ce lundi un bénéfice net en hausse de 35% au premier semestre 2011, à 9,7 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros).

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