Le procès du trader d'UBS repoussé

Après avoir changé d'avocat, Kweku Adoboli devra choisir s'il plaide coupable ou non le 30 janvier
Kweku Adoboli en septembre, lors d'une précédente audition

Portant un costume gris anthracite impeccable et une cravate sombre, Kweku Adoboli est resté une nouvelle fois impassible pendant la courte séance judiciaire où il a comparu ce mardi à la cour de Southwark, au sud de Londres. L?ancien trader de UBS, accusé d?avoir fait perdre 2,3 milliards de dollars à la banque suisse, y a obtenu un délai supplémentaire pour choisir de plaider coupable ou non : la prochaine séance sera le 30 janvier.

Il devrait en principe plaider dès ce mardi, ayant déjà reçu un premier délai le mois dernier. Mais le 14 décembre, il a changé son équipe d?avocats. L?ancien cabinet Kingsley Napley a été remplacé par le cabinet Bark & Co, spécialisé dans les affaires de fraude. Pourquoi ? Aucun des avocats ne répond. Mais cela pourrait correspondre à un changement de tactique. « Il n?a pas reçu les conseils légaux adéquates », affirme Paul Garlick, son nouvel avocat, qui demandait en conséquence une période de prolongation.

Le juge Alistair McCreath n?a pas caché son agacement. « Il a reçu les conseils d?un des meilleurs cabinets d?avocats de Londres. » Mais il a été forcé d?accepter cette demande, tout en avertissant qu?il s?agissait du dernier délai. « Il n?y aura plus d?ajournement », a-t-il avertit l?ancien trader de 31 ans. Le procureur s?est aussi agacé : « (Kweku Adoboli) comprend parfaitement quels sont les accusations. (?) Il doit savoir ce qu?il a fait et quels sont ses crimes. »

Si l?accusé plaide coupable, le processus judiciaire sera beaucoup plus rapide ?sans doute une affaire de semaines- évitant un procès complet et passant directement aux plaidoiries des deux parties. Sinon, cela repousserait un procès de plusieurs mois.

Kweku Adoboli, de nationalité ghanéenne, et spécialiste en fonds indiciels dits « ETF » (Exchanged traded fund), est accusé de fraude et de fausses écritures comptables, entre octobre 2008 et septembre 2011. Il s?est contenté de hocher la tête et de répondre à l?avertissement du juge par un murmure : « oui, monsieur, j?ai compris ». En attendant le 30 janvier, il demeure en détention provisoire.
 

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