Les candidats républicains en quête d'une stature présidentielle

Pour obtenir le soutien des militants les plus conservateurs, les prétendants à l'investiture virent à droite. Au risque de le payer lors de l'élection présidentielle.
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À un an de l'élection présidentielle, Barack Obama se contente pour l'instant d'observer la campagne républicaine. Et il doit plutôt être satisfait. "Aucun candidat républicain, sauf peut-être Mitt Romney, n'a encore fait preuve d'une stature présidentielle", explique Robert Shapiro, professeur à l'université de Columbia. Une impression confirmée par le dernier sondage réalisé par CNN: seul l'ancien gouverneur du Massachusetts parvient à rivaliser avec le locataire de la Maison-Blanche.

Mais s'il est aujourd'hui le favori pour obtenir l'investiture, Mitt Romney est très loin de faire l'unanimité chez les républicains. Ils lui reprochent de ne pas être assez conservateur, en témoigne "Romneycare", la réforme de la santé qu'il a mise en place en tant que gouverneur et que Barack Obama cite souvent en exemple. Il est également accusé d'être un "flip-flop", dont les avis ne cessent d'évoluer.Dès lors, la campagne des primaires républicaines a des allures de "tout sauf Romney". Tour à tour, Michele Bachmann, Rick Perry et Herman Cain ont fait office d'alternatives. Des alternatives qui ont fait long feu.

"Les militants ne sont pas satisfaits des choix qui s'offrent à eux, estime Mark Rozell de l'université de George Mason. Ils veulent soutenir un candidat conservateur mais ils présentent tous d'importantes carences". Par exemple, avant même son trou de mémoire, Rick Perry n'avait pas su présenter un projet économique crédible. Quant à Herman Cain, au-delà des affaires de moeurs, ses tâtonnements sur son projet 9-9-9 et sur la politique étrangère l'avaient déjà handicapé. Et le libertarien Ron Paul, soutenu par une base de fidèles, paie ses prises de position radicales sur le 11 Septembre et sur l'Irak. C'est désormais Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants sous la présidence Clinton, qui est plébiscité par l'électorat conservateur. Mais sa vie privée - il a été mariée à trois reprises - pourrait le pénaliser.

L'émergence du Tea Party, cette mouvance anti gouvernementale et ultraconservatrice, a contraint les prétendants républicains à ancrer leur discours plus à droite. Et donc à adopter des positions plus extrêmes, qui pourraient les pénaliser lors du scrutin de novembre 2012. "Après avoir remporté l'investiture, le candidat présentera une image différente et modèrera ses positions", avance Mark Rozell. Une stratégie nécessaire pour convaincre les électeurs indépendants, dont le vote est souvent déterminant. "Romney est le mieux placé pour les convaincre, juge Robert Shapiro. Mais il devra aussi veiller à mobiliser les électeurs conservateurs." 

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Vidéo : présentation des candidats par CNN avant le débat organisé le 12 septembre 2011.

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Commentaires 2
à écrit le 16/11/2011 à 16:42
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Ouh qu'il fait du bien ce blog ! Ce sont les premières élections américaines, que je suis réellement. Au fait de l'actu du moment, je continue d'en apprendre tous les jours. Un bref éclairage, sur les forces en présence apporterait un plus. Qu'est q...

le 17/11/2011 à 0:00
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Merci en tout cas de votre fidélité. On vient quand même récemment de consacrer 2 pages entières sur les primaires (une la semaine dernière sur Obama, l'autre cette semaine sur les républicains). Je ne suis pas que beaucoup de journaux français soie...

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