Les républicains se disputent le droit d'affronter Barack Obama

Ils sont encore sept candidats à espérer remporter l'investiture du Parti républicain, dont les primaires débutent ce mardi dans l'Iowa et se poursuivront jusqu'au début de l'été.
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Le scénario semble déjà écrit d'avance. Candidat malheureux en 2008, battu par John McCain, Mitt Romney se dirige cette année vers une victoire annoncée au terme des primaires du Parti républicain, qui débutent ce mardi avec le caucus (rassemblement de militants) de l'Iowa et qui désigneront l'adversaire de Barack Obama le 6 novembre prochain. L'ancien gouverneur du Massachusetts, qui prépare cette échéance depuis plus de trois ans, s'apparente pourtant à un choix par défaut. Depuis des mois, il plafonne ainsi à 20-25 % dans les sondages, ne parvenant pas à rassembler au-delà de ses sympathisants de la première heure. Pas assez conservateur à leurs yeux - sans oublier que ses convictions religieuses (il est mormon) posent problème aux évangélistes -, bon nombre d'électeurs républicains lui cherchent une alternative plus conforme à leurs opinions.

Mais cette quête est restée vaine. Tour à tour, Michele Bachmann, Rick Perry, Herman Cain - qui a, depuis, abandonné en raison d'affaires de moeurs - et Newt Gingrich n'ont pas su maintenir l'enthousiasme qu'ils avaient suscité au sein de cet électorat. À n'en pas douter, Rick Santorum, qui a enregistré ces derniers jours une percée aussi inattendue qu'inespérée dans l'Iowa, connaîtra pareille fortune. Reste alors Ron Paul, le candidat libertarien que personne ne redoutait vraiment. Au coude-à-coude avec Mitt Romney dans les sondages, le représentant du Texas pourrait bien créer la surprise dans l'Iowa. Mais peu d'observateurs estiment qu'il pourra tenir la distance, la faute à des positions controversées dans le camp républicain sur la politique étrangère. Il s'oppose par exemple à une possible intervention militaire en Iran.

Couper dans les dépenses

Après trois années de Barack Obama, marquées par la persistance des difficultés économiques et du chômage, les candidats républicains dénoncent en choeur le bilan de l'administration démocrate. Pour créer des emplois, ils proposent de revenir sur la réforme du système de santé et sur le renforcement de la régulation financière, d'alléger les contraintes environnementales et de favoriser les forages pétroliers et gaziers. Ils militent également pour des coupes nettes dans les dépenses publiques et pour un abaissement des impôts, s'opposant cependant sur les montants et sur les moyens d'y parvenir. L'idée d'une imposition à taux unique ("flat tax") a notamment refait surface. Mais au-delà du rejet de Barack Obama, les candidats républicains n'ont pas encore créé de véritable mouvement d'adhésion au sein même de leur base, et encore plus chez les électeurs indépendants et indécis. D'autant que l'émergence de la mouvance ultraconservatrice du Tea Party a poussé les candidats les plus modérés à durcir leur discours. Il leur faut désormais s'assurer de ne pas aller trop loin vers la droite... tout en essayant de capter suffisamment de voix pour remporter les primaires.

Car le caucus de l'Iowa n'est que la première étape d'un long processus qui prendra fin avec la convention républicaine du 27 au 30 août à Tampa Bay (Floride). Comme l'élection présidentielle, les primaires sont un scrutin indirect : dans chaque État, le vote des électeurs sert à désigner des délégués favorables à un candidat. Leur nombre varie selon la taille et l'implantation du Parti républicain dans l'État. La Californie enverra ainsi 175 délégués à la convention et le Texas 155, contre seulement 28 pour l'Iowa. Ils seront au total 2.286 à voter pour désigner officiellement le candidat républicain. Les délégués peuvent être intégralement attribués au vainqueur ("winner takes all") ou répartis à la proportionnelle. Le New Hampshire sera le deuxième État à voter le 10 janvier, suivi de la Caroline du Sud (21 janvier) et de la Floride (31 janvier). Le calendrier s'accélérera nettement au mois de mars, avec notamment le "super tuesday" du 6 mars, qui verra dix États se prononcer.

L'Iowa n'est cependant pas un premier rendez-vous à négliger. Il y a quatre ans certes, John McCain avait fait l'impasse sur ce petit État du Midwest américain. Mais, depuis 1976, son vainqueur a remporté l'investiture républicaine une fois sur deux (hors président sortant). En cas de mauvais scores ce mardi, Newt Gingrich et Michele Bachmann pourraient être tentés de se retirer de la course. Pour les autres, hormis Jon Huntsman qui se concentre entièrement sur le New Hampshire, ce scrutin est un moyen de gagner le « momentum », un élan indispensable pour la suite. En 2008, Barack Obama y avait effectué son premier pas vers la Maison-Blanche. L'important n'est pas forcément de gagner - les résultats pourraient d'ailleurs être extrêmement serrés - mais de bien figurer, afin de préserver son image de présidentiable. Plus rural, plus religieux, plus conservateur et moins diversifié ethniquement, l'Iowa n'est pas vraiment représentatif des États-Unis. Mais il donne le tempo de l'élection présidentielle.

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Commentaires 6
à écrit le 04/01/2012 à 6:54
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Santorum 29968 Romney 29964 99% il manque 1%

à écrit le 04/01/2012 à 6:50
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4 votes, ce moment .

à écrit le 04/01/2012 à 6:49
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un vote de marge, ce moment, pour " best issue " l´avortement ! " ???

à écrit le 04/01/2012 à 6:41
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C´est un choix entre l´économie et l´avortement (?) .

à écrit le 04/01/2012 à 6:07
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Quelle confiance peut on encore placer dans le système électoral américain? Des bruits de fraude organisée dans l'Iowa bruissent depuis plusieurs jours sur Internet, par exemple sur le site "The End Run".

à écrit le 03/01/2012 à 7:55
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Non. Les républicains déroulent leurs propositions, expliquent leur programme. Centrer les primaires républicaines sur Obama est une supercherie journalistique, histoire d'essayer de promouvoir le héro... pas terrible comme manip.

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