Triplé gagnant pour Rick Santorum

En s'imposant notamment dans le Colorado, l'ancien sénateur de Pennsylvanie a infligé mardi soir une défaite inattendue à Mitt Romney, qui confirme ses difficultés à convaincre l'électorat conservateur du parti républicain.
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"C'est une belle soirée pour... Rick Santorum". En s'exprimant mardi depuis Denver, Mitt Romney n'a même pas cherché à cacher sa défaite. Car le favori de la primaire républicaine a, lui, connu une très mauvaise soirée. Notamment dans le Colorado, où a été devancé de cinq points par l'ancien sénateur de Pennsylvanie, ne recueillant que 35% des suffrages. Il y a quatre ans, il avait pourtant remporté ce caucus haut la main, avec 60% des voix. Et tous les sondages le donnaient encore gagnant cette année.

Mais comme dans l'Iowa, qu'il avait remporté de justesse, Rick Santorum a profité des derniers jours de campagne, passés sur le terrain, pour faire la différence. Le mode de scrutin - un caucus, un rassemblement de militants, et non une primaire - lui a certainement bénéficié. Tout comme les propos polémiques de Mitt Romney sur les Américains les plus pauvres. Dans le Minnesota, le candidat social-conservateur a ainsi creusé un écart beaucoup plus important que prévu, distançant son adversaire de 28 points. Mitt Romney y est même devancé par Ron Paul, alors même qu'il était soutenu par Tim Pawlenty, l'ancien gouverneur de l'Etat.

Rick Santorum s'est également imposé lors de la primaire du Missouri. Une primaire un peu particulière, qui ne comptait pour rien (les délégués seront désignés en mars lors d'un caucus). Mais peu importe: ce succès lui permet de réaliser un triplé victorieux et de relancer totalement sa campagne. D'une part parce qu'il a rappelé qu'il pouvait battre Mitt Romney. Et d'autre part, parce qu'il a relégué au second plan Newt Gingrich, en perte de vitesse depuis sa victoire en Caroline du Sud. L'affront est total pour l'ancien président de la Chambre des représentants, qui n'a même pas été mentionné lors des discours de ses rivaux.

Si ces trois défaites n'ont pas d'effet comptable important dans la course à l'investiture, elles lancent un nouvel avertissement à Mitt Romney. Favori annoncé depuis des mois de cette primaire républicaine, l'homme d'affaires ne parvient toujours pas à se détacher et à tuer définitivement tout suspense. Ces difficultés sont connues: pas assez conservateur aux yeux d'une grande partie des militants républicains, il semble en plus éloigné des difficultés quotidiennes des Américains, avec lesquels il ne parvient pas à créer un véritable lien. Son discours, bien que très offensif envers Barack Obama, ne soulève ainsi pas les foules. Pis, son image de seul prétendant pouvant battre le président sortant commence sérieusement à s'effriter - il serait nettement battu selon les derniers sondages.

La route est encore longue: plus de 40 Etats américains doivent encore choisir le candidat républicain qu'ils souhaitent voir défier Barack Obama en novembre prochain. Le Maine, l'Arizona, le Michigan et l'Etat de Washington sont les prochains à voter. Tous les regards se tournent désormais vers le "Super Tuesday", le mardi 6 mars. Dix Etats se prononceront ce soir-là. Ce qui promet à nouveau des renversements de tendances. Mais il y a aussi de fortes chances que le nom du prétendant républicain ne soit pas connu avant l'été.

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Commentaire 1
à écrit le 09/02/2012 à 12:57
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Le dernier sondage Reuter-Ipsos donne Ron Paul second chez les candidats républicains. C'est mérité une petite mention, non? Ah, non. Ron Paul, c'est mal. Il veut moins d'état...

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