Super Tuesday, mode d'emploi

Avec 419 délégués en jeu, les dix primaires et caucus qui se tiendront ce mardi pourraient jouer un rôle déterminant dans le choix du futur adversaire de Barack Obama. L'Ohio et la Géorgie seront les deux Etats clés.
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Deux mois après leur lancement dans l'Iowa, les primaires républicaines vont peut-être connaître ce mardi un tournant décisif, avec le "Super Tuesday". Pas moins de dix primaires ou caucus vont en effet être organisés. En jeu: 419 délégués, soit près de 20% de l'ensemble de délégués qui assisteront fin août à la convention républicaine. Et plus du tiers du nombre de délégués nécessaires pour décrocher l'investiture du parti. Mode d'emploi de cette journée cruciale.

Quels Etats sont concernés ?
Dix Etats vont voter ce mardi. Trois organiseront des caucus, des rassemblements de militants au cours desquels des représentants de chaque candidat s'expriment pour convaincre les votants. Il s'agit de l'Alaska (27 délégués), de l'Idaho (32) et du Dakota du Nord (28). Les sept autres Etats organisent des primaires. Par ordre d'importance: la Géorgie (76), l'Ohio (66), le Tennessee (58), la Virginie (49), l'Oklahoma (43), le Massachusetts (41) et le Vermont (17). Dans certains Etats, le vote est ouvert à tous, ce qui peut influencer à la marge les résultats.

Quelle importance pour le "Super Tuesday" ?
Il y a quatre ans, le "Super Tuesday" (qui s'était tenu début février) avait scellé le sort de la primaire républicaine. Nettement victorieux en termes de délégués, John McCain n'avait alors quasiment plus aucune chance de laisser filer l'investiture. Les choses sont cependant bien différentes cette année. En 2008, 21 Etats avaient voté lors du "Super Tuesday", avec plus de 1.000 délégués à la clé. Autre différence de taille: le mode d'allocation des délégués, aujourd'hui désignés à la proportionnelle. Il y a quatre ans, le vainqueur d'un Etat remportait (généralement) la totalité des délégués. John McCain s'était ainsi adjugé, ce jour là, 250 délégués en s'imposant en Californie et dans l'Etat de New York.

Reste que ce "Super Tuesday" s'annonce déterminant pour le reste de la campagne. Si les écarts en termes de délégués pourraient être assez faibles, notamment entre Mitt Romney et Rick Santorum, le nombre d'Etats remportés par chaque candidat sera important. Il permettra peut-être à l'un d'entre eux de gagner le "momentum", cet élan crucial afin de convaincre les électeurs dans les autres Etats.

Quels enjeux pour Mitt Romney ?
Vainqueur des cinq derniers scrutins (Maine, Arizona, Michigan, Wyoming et Washington), l'ancien sénateur du Massachusetts a tout à gagner ce mardi. Et ainsi renforcer sa stature de favori pour l'investiture. Mitt Romney part nettement favori dans le Massachussetts, en Virginie et dans le Vermont. De bonnes performances dans les Etats du sud (Géorgie, Tennessee, Oklahoma), à priori moins favorables, seraient un bon moyen de rassurer sur sa capacité à capter des votes conservateurs. Mais le jackpot potentiel se situe dans l'Ohio, un Etat industriel du nord est des Etats-Unis où se sont imposés tous les présidents républicains avant d'être élus. Surtout, Rick Santorum y a basé une grande partie de sa stratégie de campagne.

Quels enjeux pour Rick Santorum ?
La campagne de l'ancien sénateur de Pennsylvanie se joue peut-être ce mardi dans l'Ohio. Après sa défaite dans le Michigan, le social-conservateur y a dirigé la majorité de ses efforts. Pour Rick Santorum, cet Etat, qui distribuera 66 délégués, est le symbole de cette Amérique ouvrière qui souffre et à laquelle ne s'intéressent pas vraiment ses adversaires. Ce discours lui avait permis de s'imposer dans l'Iowa puis de faire bonne figure dans le Michigan, Etat natal de Mitt Romney. Une défaite ce mardi dans l'Ohio constituerait alors un coup d'arrêt. Candidat de la droite chrétienne, il devra également s'imposer dans le Tennessee et dans l'Oklahoma, Etats plus religieux que la moyenne. Il espère également faire un bon score en Géorgie, l'Etat de son rival conservateur Newt Gingrich.

Quels enjeux pour Newt Gingrich ?
Spécialiste des "come-back", Newt Gingrich espère un nouveau miracle. Car depuis son succès en Caroline du Sud, l'ancien président républicain de la Chambre des représentants a perdu pied. Et a bien du mal à renverser la tendance. S'imposer en Georgie, Etat dont il est parlementaire, est ainsi indispensable. Il lui faudra également battre Rick Santorum dans plusieurs d'Etats, notamment ceux du Sud, dans son duel pour endosser la tunique d'alternative conservatrice à Mitt Romney. En cas de contre-performances, Newt Gingrich pourrait être contraint d'abandonner la course. Même si sa fierté lui conseillerait de se maintenir jusqu'au bout.

Quels enjeux pour Ron Paul ?
Toujours sans victoire, après sa courte défaite lors du caucus du Maine, Ron Paul devra obtenir au moins un succès. Voire plus. Le candidat libertarien compte avant tout sur les caucus, dans lesquels il estime avoir de meilleures chances. Trois se tiendront ce jour là, en Alaska, dans le Dakota du Nord et dans l'Idaho. Des Etats de taille plus modeste sur lesquels ses équipes de campagne ont préféré concentrer leurs efforts. Même en cas de mauvaises performances, Ron Paul devrait maintenir, comme il l'avait déjà fait en 2008, jusqu'au bout sa candidature. Avec comme objectif d'obtenir le plus de délégués pour peser lors de la convention républicaine, qui se tiendra fin août en Floride.

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