Un an après, la mort d'Oussama ben Laden s'invite dans la campagne présidentielle

Les équipes de campagne de Barack Obama n'hésitent pas à instrumentaliser la mort du leader d'Al-Qaïda pour attaquer son futur adversaire, Mitt Romney.
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"C'est l'une des choses les plus méprisables que l'on peut faire". Arianna Huffington, la fondatrice et patronne du "Huffington Post", réputée proche des démocrates, ne mâche pourtant pas ses mots pour décrire le dernier clip de campagne diffusé par les équipes de Barack Obama. Cette vidéo met en scène Bill Clinton, saluant la décision de Barack Obama d'ordonner l'assassinat d'Oussama ben Laden, le 2 mai 2011. "La décision la plus difficile et la plus honorable", explique l'ancien président démocrate.

Ce n'est pas la première fois que les démocrates utilisent la mort du leader d'Al-Qaïda pour faire campagne. C'est même devenu l'un de leurs principaux arguments, alors que les républicains ne manquent jamais d'attaquer l'administration sortante sur son bilan en matière de sécurité nationale. "Al-Qaïda est plus faible que jamais, et grâce à nos formidables soldats, Oussama ben Laden n'est plus de ce monde, lançait il y a quinze jours Barack Obama. C'est cela, le changement". La semaine dernière, le vice-président Joe Biden enfonçait le clou: "Oussama ben Laden est mort, et General Motors est vivant".

Mais un an après le raid mené dans le repaire d'Oussama ben Laden dans son repaire d'Abbottabad au Pakistan, les équipes de Barack Obama sont allées encore plus loin ce fin de semaine dernière, mettant directement en cause leur futur adversaire, le républicain Mitt Romney. "Qu'aurait fait Mitt Romney ?", se demande la vidéo, avant de diffuser un extrait d'une interview de l'ancien gouverneur du Massachusetts dans laquelle il estime qu'il n'était pas justifié de "remuer ciel et terre, et de dépenser des milliards de dollars simplement pour tenter d'attraper une personne".

"Même Jimmy Carter aurait donné cet ordre"

Le principal intéressé n'a pas tardé à réagir, assurant qu'il aurait pris la même décision. "Même Jimmy Carter aurait donné cet ordre", a-t-il assuré ce lundi, faisant référence à l'ancien président démocrate, battu lors des élections de 1980 après avoir échoué à résoudre la crise des otages américains en Iran, puis devenu l'un des principaux opposants à la guerre en Irak. "Ces derniers jours, notre président a cherché à détourner l'attention des vrais problèmes, a poursuivi Mitt Romney. J'aimerais qu'il commence à parler d'économie et qu'il arrête d'essayer de nous divertir avec toutes ces sottises".

"Honte à Barack Obama de tourner le souvenir du 11 septembre et la mort d'Oussama ben Laden en une basse attaque politique", estime de son côté l'ancien candidat à la Maison-Blanche et héros de guerre, John McCain, dénonçant "une danse sans honte pour augmenter ses chances d'être réélu". Cette vidéo "est une raison supplémentaire qui explique pourquoi le président Obama est devenu l'un des présidents les moins rassembleurs de l'histoire américaine, renchérit Ed Gillespie, l'un des principaux conseillers du candidat républicain. Il est parvenu à transformer cet évènement qui nous unissait en une attaque politique, partisan et qui nous divise". 

La mort d'Oussama ben Laden, qui avait été saluée par des scènes de joie dans tout le pays, avait permis à Barack Obama de connaître un pic de popularité. Sa cote de confiance avait ainsi bondi à 56% en mai 2011, contre 47% le mois précédent, retrouvant son plus haut niveau depuis novembre 2009, selon un sondage réalisé par le "Washington Post" et le Pew Research Center. Mais au un plus tard, seulement 47% des Américains font plus confiance au président qu'en Mitt Romney en matière de lutte contre le terrorisme.

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Commentaires 3
à écrit le 02/05/2012 à 0:21
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Il est remonté sur la porte avions ? Avec ses balles dans le corps je ne vois pas comment il a pu s'inviter dans la campagne US ? ...

à écrit le 01/05/2012 à 17:01
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Ben dis donc matoucan : non seulement vous parlez mais aussi vous causez bien....

à écrit le 01/05/2012 à 7:23
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Ah, les politiques Républicains ! ils accusent leurs adversaires démocrates d'utlisiser à des fins électoralistes l'élimination du leader d'al-Qaida, OBL, tué le 2 mai 2012 à Abottabad, Pakistan, par un commando spécial américain. Amnésiques, oublieu...

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