Dacia Logan II : Vive l'auto pas chère !

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1329  mots
Copyright Reuters
Elle est aussi connue qu'une... Porsche 911 ! Archétype de la voiture à bas coûts, simple, fiable, pratique, la Dacia Logan se refait une beauté. Avec des nouveaux moteurs en prime. Ne cherchez pas : c'est le meilleur rapport qualité-prestations-prix du marché ! Evidemment, question charme et plaisir de conduite, il y a (beaucoup) mieux ailleurs

La Dacia Logan ? Tout le monde connaît. C'est LA voiture à bas coûts simple, fonctionnelle, confortable, fiable, économique. Produite aujourd'hui aux quatre coins du monde, en Roumanie, au Maroc, en Iran, au Brésil, en Russie, la Logan est une incontestable réussite depuis bientôt neuf ans. Problème : elle était quand même très moche... Eh bien, Renault vient justement de la redessiner ! Voici donc la même en... bien mieux ! Car la Logan II en offre encore davantage pour le même tarif. Voilà donc une formidable voiture... à (tout) petit prix. Imbattable. Ne cherchez pas : il n'y a pas mieux ! Elle reçoit donc une carrosserie plus élaborée que celle, très simpliste, de la première mouture. Lignes adoucies, rebondies, plus recherchées. Du bon boulot. Restons toutefois mesurés ! Il est évident que la nouvelle voiture de la marque roumaine de Renault, produite à Pitesti, ne va pas décrocher un prix d'esthétique pour autant. Mais, elle ne détonne plus dans la rue.

Simple et spacieuse

L'habitacle arbore aussi une planche de bord repensée, plus avenante. Partagé avec sa demi-s?ur Sandero II, l'intérieur est toujours spacieux, avec un grand coffre, accessible, pratique, avec des commandes et une instrumentation sans esbroufe, clairement repérable. Pas besoin d'ingérer un copieux manuel avant de démarrer. Tout est à sa place - sauf les commandes peu pratiques de lève-vitres sur la console centrale. Bon point pour l'écran tactile central (en option), assez efficace. Pleine de bon sens face aux autos à la mode inutilement compliquées, la Logan propose en outre des assemblages corrects. Jusque là, ça va.

Ambiance sinistre

Seulement, voilà : un prix aussi bas, ça se paye, forcément ! Il faudra donc se contenter de plastiques archi-bas de gamme. Avec une « ambiance » noirâtre, sinistre. Les réglages de la position de conduite sont également simplistes, avec des crans pour la hauteur du siège. Pas très fin. Lesdits sièges maintiennent d'ailleurs assez mal le dos en virages. Le volant est réglable, lui, en hauteur, mais pas en profondeur. Quant au bruit « quincaille » de fermeture des portières, il n'est pas flatteur du tout. Le tapis de sol dernier choix, très minimaliste, ne rehausse pas l'ensemble. Mais, une Logan ne se juge pas comme les autres voitures. Elle s'apprécie par rapport à son prix, qui fait (presque) oublier ce total manque de raffinement. Bref, une Logan constitue un choix 100% rationnel pour ceux qui considèrent l'automobile comme un pur outil de transport pour aller de A à B. Pas de place pour la séduction, qui ne figurait d'ailleurs pas au cahier des charges.

Moteur trois cylindres

Etonnamment, le groupe de Boulogne-Billancourt équipe sa Logan II des derniers moteurs du groupe. Pas de retard donc par rapport aux vraies Renault sur ce point. La Dacia hérite en effet du nec plus ultra, à savoir le tout petit trois cylindres turbo à essence de 90 chevaux, inauguré par la Clio IV il y a quelques mois seulement. Cette architecture censée permettre des économies de poids et de coûts génère habituellement vibrations, à-coups et une grande rugosité. On n'était donc pas très chauds au moment de prendre le volant. A tort, car, finalement, ce n'est pas mal du tout. Renault a bien travaillé. Cette mécanique est suffisamment civilisée.

Relances pénibles

Mais, attention : il ne faut pas attendre de miracles d'une si faible cylindrée ! Il est indispensable en effet de changer constamment de vitesse pour relancer la mécanique. Il n'est pas rare de reprendre la première dans une épingle à cheveux en montagne. C'est donc un petit moteur aux ressources limitées, mais tout à fait utilisable en ville et sur route. En famille, à plaine charge, il s'époumone cependant très vite. La boîte de vitesses se manie, elle, sans problèmes, mais on appréciera modérément un embrayage manquant de progressivité. Pas génial en ville.

Direction peu plaisante

Le comportement routier est suffisant. La voiture ne surprend jamais et reste sécurisante, vu sa vocation plutôt sage... Mais la roumaine n'est pas pour autant un exemple de précision ni d'agilité. Les petites roues avec des pneus à flancs hauts - pas chers à remplacer, déjà ça ! - n'arrangent pas la sensation de flottement. Et la direction, à l'ancienne, n'est guère sympathique. Rêche, elle peine à revenir au point milieu, comme sur une Renault d'il y a une vingtaine d'années. Mais, tout cela reste vivable. On ne demande pas à une Dacia d'être en pointe.

Confort satisfaisant

Si l'on met le plaisir de conduite en tête de liste des motivations d'achat, il vaudra mieux acheter autre chose, une Clio IV par exemple, nettement plus incisive... En revanche, avec ses grands débattements, cette Logan II met en avant un bon confort de suspensions sur les inégalités de la chaussée. Faite pour affronter les mauvaises routes des pays émergents - et celles de France, criblées de ralentisseurs -, la Logan II fait beaucoup mieux sur ce point qu'une Renault Mégane autrement plus raide.

Prix très serrés

Si les consommations n'ont rien d'exceptionnel (plus de 8 litres aux cents sur route) car il faut relancer tout le temps la mécanique, la Logan II en donne quand même énormément pour son argent. Avec des prestations bien supérieures à celles de concurrentes nettement plus petites comme la Chevrolet Aveo américano-coréenne, dont la version de base est 4.400 euros plus chère. La Logan II démarre à 7.700 euros avec un moteur quatre cylindres de 75 chevaux, plus ancien que le trois cylindres de 90 chevaux, et un équipement ultra-spartiate. Soit grosso modo 5.000 euros de moins qu'une Clio IV. C'est aussi la moins chère de la gamme Dacia. La Sandero II, dotée d'une cinquième porte et d'un arrière transformable plus pratique mais avec un coffre plus petit, coûte 200 euros de plus.

Options pas chères

La version Ambiance (condamnation centralisée des portes à distance, lève-vitres avant électriques, radio CD MP3...) est 900 euros plus chère. Pour le trois cylindres de 90 chevaux, pas disponible en version de base, il en coûtera 9.700 euros en finition Ambiance. La Lauréate requiert 1.100 euros supplémentaires par rapport à l'Ambiance, mais offre climatisation, réglages du siège conducteur en hauteur, du volant, des ceintures de sécurité. Le GPS demande 240 euros de plus à peine, la peinture métallisée 410. On peut même bénéficier de sièges en cuir à 600 euros ! Pas cher comme option, même si le cuir n'a qu'un très, très lointain rapport avec ce qu'on trouve sur une Jaguar ! Notre modèle d'essai TCe90 éco2 Lauréate était à 10.800 euros (plus les options).

Réputation de fiabilité

Alors, si vous ne vous intéressez pas spécialement aux voitures, que vous voulez dépenser le moins possible pour un véhicule neuf, c'est exactement ce qu'il vous faut. Pas de piège à redouter : la Logan II n'a pas de défaut rédhibitoire, malgré nos critiques. Pour vous convaincre, ajoutons que les Dacia sont réputées fiables, bon marché à entretenir avec des pièces peu coûteuses, et bénéficient des prestations satisfaisantes du réseau Renault, le plus dense de France. Ah, on oubliait : la garantie est de trois ans ou 100.000 kilomètres !
Alain-Gabriel Verdevoye

Prix du modèle d'essai : Dacia Logan TCe90 éco2 Lauréate : 10.800 euros

Puissance du moteur : 90 chevaux (essence)

Dimensions : 4,35 mètres (long) x 1,73 mètres (large) x 1,52 (haut)

Qualités : Rapport prestations-prix exceptionnel, entretien économique, réseau Renault très dense, polyvalence, habitabilité, confort, pas de défaut rédhibitoire

Défauts : Direction désagréable, moteur limité, embrayage peu progressif, intérieur bas de gamme et triste

Concurrentes : Chevrolet Aveo 1,2 LT : 13.800 euros ; Suzuki Swift 1,2 GLX : 14.240 euros ; Skoda Fabia 1,2 TSi Ambition : 14.345 euros

Note : 14,5 sur 20