Le marché prend le relais des banques

Par Fabio Marquetty  |   |  217  mots
Les émissions obligataires d'entreprises atteignent depuis le début de l'année le record absolu de 280 milliards d'euros sur le Vieux Continent.

L'économie semble avoir perdu son poumon historique avec la crise. Comble de l'ironie, le marché, à l'origine de biens des maux du secteur financier, a pris le relais des banques en matière de refinancement. Si bien que les émissions obligataires d'entreprises atteignent depuis le début de l'année le record absolu de 280 milliards d'euros sur le Vieux Continent. Soit presque l'équivalent des fonds cumulés entre 2007 et 2008.

Les établissements bancaires, eux, prêtent de moins en moins comme en témoigne la réduction par quatre du volume de crédits consentis par ces derniers depuis 2005 en France. Les capitaux avancés sont ainsi passés de 200 milliards il y a quatre ans à moins de 50 milliards aujourd'hui. Le tout sachant que l'essentiel des fonds court, dans plus d'un cas sur deux, sur des maturités d'un an.

La mode est donc aux crédits relais, accordés par des intermédiaires misant plus sur la capacité de l'emprunteur à se refinancer rapidement plutôt que sur sa propension à honorer ses engagements à moyen, voire long terme. C'est ce que les experts désignent sous le nom barbare de désintermédiation. Qu'on se le dise, le rôle du banquier a changé. De bailleur de fonds, il est devenu consultant en recherche de solutions de financement.