"In debt, Ford trust"

Pour la première fois depuis 2005, le constructeur américain a engrangé des bénéfices l'an dernier. Une résurrection sur les cendres des deux autres géants de Detroit qui tient aussi à la bonne gestion de la dette du groupe durant la crise.

A ceux qui en doutaient encore, la résurrection existe bel et bien. Tout du moins d'un point de vue industriel. Ford peut en témoigner. Le constructeur désormais bien nommé le « ressuscité de l'an 09 » est revenu à la vie ce jeudi. L'encéphalogramme financier a, de nouveau donné un pouls. Et pas des moindres : un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars engrangé durant la pire crise que le secteur automobile ait jamais connu. Le premier résultat net positif après trois ans de disette, et surtout une perte record de plus de 14 milliards de dollars en 2008 ! Il fallait le faire. Bien sûr, au regard du piteux état des deux autres géants de Detroit, le constat tombe comme une évidence : cette renaissance de Ford a été construite sur les cendres de GM et Chrysler. La preuve en est que, pour la première fois depuis quatorze ans, le constructeur a gagné l'an dernier des parts de marché.

Mais il serait réducteur de limiter le retour en grâce de Ford à la seule agonie de ses concurrents. En vérité le constructeur a bien mené sa barque. Ou devrait-on dire sa dette. Car c'est bien sur ce levier que la firme s'est appuyée durant la crise. Bien inspiré, le groupe avait emprunté fin 2006, 18 milliards de dollars - le groupe avait alors gagé la totalité de ses usines américaines et sa marque elle-même pour 15 milliards de dollars. Fin 2008, en pleine tourmente financière, il était également parvenu à restructurer sa dette pour la réduire de 10 milliards ... En définitive, ce sont ces efforts qui lui ont permis de traverser la crise sans encombre, d'éviter la faillite et, cerise sur le gâteau, de financer le lancement de nouveaux modèles au moment même où le marché bénéficiait de primes à la casse. Mais il y a un revers à la médaille. Avec 34 milliards de dette, Ford affiche aujourd'hui le plus gros passif des constructeurs américains. Sans que la pression soit insupportable si l'on sait que la maturité de la dette est longue et que le groupe n'a qu'une échéance de 2 milliards en 2010. Une bagatelle au regard des 3,1 milliards de cash engrangés sur le seul dernier trimestre 2009. Si les résultats ne se font pas ressentir ce jour en bourse, le marché sait en revanche que la mécanique de Ford est solide. Le titre a gagné 39 % depuis les derniers plus hauts du S&P 500 en octobre 2007 alors qu'entre temps, le même indice a reculé de 30 %

 

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