Groupe Partouche n'est plus maître du jeu

Par Fabio Marquetty  |   |  366  mots
Le temps où le groupe imposait sa domination à coup d'acquisitions est révolu. Aujourd'hui, l'activité des casinos, seule garante de sa solvabilité future, est en berne.

Groupe Partouche s'est glissé, bien malgré lui, dans la peau de ses clients. A l'image d'une majorité de ses hôtes, le casinotier paie plus qu'il ne gagne. Son compte de résultat annuel parle de lui-même. A l'issue de l'exercice clos le 31 octobre dernier, les pertes nettes ont quasiment doublé pour atteindre 16,7 millions d'euros. Recul de 9% de l'activité, augmentation des charges exceptionnelles et financières...Une somme de facteurs défavorables a plombé la rentabilité. Le jeton de trop pour le marché.

Car l'annonce survient alors que, dans son édition d'hier, Nice Matin a évoqué la mise en garde à vue de Patrick Partouche, président du groupe, dans le cadre d'une enquête financière visant l'un de ses prestataires. Un climat électrique qui, rajouté au manque de visibilité plus global sur les marchés actions, a incité les investisseurs à solder, en masse, leurs positions sur le titre. Mais, le malaise est sans doute encore plus profond. Le désintérêt progressif du marché pour l'action, qui a perdu près de 85% de sa valeur en cinq ans, est concomitant au chamboulement du modèle économique de Partouche.

L'époque où la société se permettait, comme avec Permira et Cinven mi-2004, de retoquer des fonds d'investissement prêts à débourser 18 euros par action pour prendre le contrôle du capital, est bel et bien révolue. D'abord pour des raisons évidentes de valorisation puisque le titre cote aujoud'hui moins de 3 euros mais aussi parce que Partouche n'a plus les moyens d'imposer son hégémonie à coup d'acquisitions. Au contraire, le casinotier est plutôt contraint de céder des actifs pour faire face à une dette de 422 millions d'euros pour des fonds propres de seulement 326 millions à fin octobre.

Pour le moment, la direction dit respecter ses engagements bancaires, qui ont fait l'objet de renégociations en milieu d'année dernière. Reste maintenant à ternir la distance, et donc préserver des ratios d'exploitation qui dépendront de plus en plus des recettes et de moins en moins des réductions de coûts. Or, les derniers indicateurs d'activité pour le mois de janvier inciteraient plutôt les investisseurs à récupérer leur mise.