Logiciels de remplacement chez SAP

Par Christine Lejoux  |   |  269  mots
L'éditeur de logiciels se sépare de son patron. Mais le marché doute de la capacité des deux nouveaux co-présidents à insuffler une nouvelle stratégie au groupe.

Le marché voulait la tête de Léo Apotheker. C?est chose faite. Le président de l?éditeur allemand de logiciels SAP a annoncé son départ dimanche soir. Le groupe et son patron prétendent se séparer par « consentement mutuel. » Difficile à croire, quand on sait que Léo Apotheker se trouvait aux commandes de SAP depuis moins d?un an, et que le cours de Bourse a gagné 14 % seulement en 2009, alors que celui du grand concurrent américain Oracle a bondi de 34 %.

D?ailleurs, les analystes de BHF Bank n?hésitent pas à affirmer que le départ de Léo Apotheker constitue « un changement bienvenu. »Il faut dire que l?homme avait procédé à un changement de stratégie malheureux en juillet, en décidant de relever de 5 % le tarif de maintenance de ses logiciels, alors que SAP se distinguait jusqu?à présent de ses concurrents par la stagnation de ses prix. Ce relèvement inattendu des tarifs avait provoqué un tollé général parmi la clientèle. Une clientèle qu?il s?agissait au contraire de chouchouter, au moment où la crise économique incitait nombre d?entreprises à réduire leurs investissements informatiques.

Les deux co-présidents qui succéderont à Apotheker feront-ils mieux ? Le marché en doute, le titre perdant près de 1 % ce matin. « SAP n?est pas compétitif, en tant que groupe indépendant. La société a besoin d?être rachetée » lance Peter Goldmacher, analyste chez Cowen & Company. Reste qu?avec une capitalisation boursière de 40,5 milliards d?euros, SAP est un gros morceau à digérer.