PPR perd de son éclat

Faute d'acquéreur pour ses actifs non stratégiques, le groupe n'est pas encore en mesure de se consacrer pleinement à son recentrage dans le luxe.

On pourrait penser que, contrairement à ses compatriotes du CAC40, PPR est passé à côté du rendez-vous des publications trimestrielles. Du moins si l'on en croit le courant vendeur constaté sur le titre à la suite de l'annonce de ses comptes. Les analystes les plus pointilleux pourraient en effet estimer que la hausse de 1,2% du chiffre d'affaires de janvier à mars ne constitue qu'une moitié de bonne nouvelle. D'un côté, les ventes ont certes rebondi après cinq trimestres consécutifs de baisse. Mais de l'autre, cette reprise repose beaucoup sur un effet de base favorable lié à la médiocrité du premier trimestre 2009. Et cela alors que la progression de 4,7% des revenus de Gucci reste assez nettement inférieure à celle de Louis Vuitton chez LVMH. Au final, la communauté financière semble avoir été plus particulièrement sensible aux déclarations du directeur financier Jean François Palus, qui a reconnu rencontrer quelques difficultés pour trouver des repreneurs potentiels de ses activités de distribution. Et c'est bien là que le bât blesse.

En annonçant, fin novembre, son intention de confirmer son recentrage sur les métiers du luxe avec la vente de Fnac et Conforama, François-Henri Pinault, le président du groupe avaient provoqué l'enthousiasme des investisseurs. La nouvelle histoire tant attendue par le marché était sur le point de s'écrire. D'ailleurs, l'introduction en Bourse réussie, début décembre, de CFAO, filiale historique de PPR sur le continent africain, n'a fait que conforter l'optimisme ambiant. Seulement voilà, les effets de la crise se font encore sentir et les acheteurs susceptibles de miser sur un secteur aussi cyclique que celui de la distribution ne se bousculent pas au portillon. C'est pourtant la perspective de voir le groupe PPR changer rapidement de visage qui permet aujourd'hui à l'action d'occuper la première place des meilleures performances boursières depuis la veille de la chute de Lehman Brothers. Mais c'était peut-être là lui faire trop d'honneur.
 

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