BP en off-shore boursier

Le titre qui perd encore aujourd'hui près de 1,5 %, recule de plus de 12 % en bourse depuis le 20 avril. Les dégâts causés par la catastrophe se chiffrent en milliards de dollars.

Pas facile d'être un pétrolier à l'origine d'une catastrophe écologique majeure. Surtout lorsque l'on a vraisemblablement négligé - voire milité contre - l'utilité de valves de sécurité pouvant être actionnées à distance, qui auraient bien été utiles pour stopper aujourd'hui la marée noire qui s'étend inexorablement à la surface du golfe du Mexique. Non content de se mettre les associations écologistes, les éleveurs de crevettes de Lousiane, l'opinion publique américaine et plus largement mondiale à dos, BP fait aussi l'unanimité auprès des investisseurs. Si prompts à céder à la panique, ces derniers toujours égaux à eux-mêmes, vendent le titre BP par barils. Encore en baisse de plus de 1,5 % aujourd'hui après avoir déjà cédé 12 % depuis le 20 avril, le cours de l'action du pétrolier britannique sonde l'off-shore profond du marché et voit 20 milliards de dollars de capitalisation engloutis dans le golfe du Mexique.

Il faut dire que la facture envisagée à de quoi faire tourner de l'oeil. Les experts ont fait chauffer les calculettes et un maximum de 8 milliards de dollars de réparations est envisagé par certains spécialistes. En vérité pourtant, personne n'en sait rien. En matière de catastrophes écologiques, les chiffres sont souvent bien éloignés de la réalité mazoutée. En définitive, Exxon n'a déboursé qu'un milliard de dollars sur les 5 milliards d'amendes initialement réclamées pour la marée noire provoquée par l'Exxon Valdez. Si l'on sait que les majors pétroliers vont faire marcher leurs assurances - excellentes valves de sécurité financière à distance - autant dire que la note ne sera pas si salée que cela au regard des dommages causés. Les plus cyniques pourront ajouter que l'arrêt de nouveaux projets off-shore dans le golfe décidé par Obama, joue même en faveur des pétroliers. Même si directement ces derniers sont impactés en bourse, les cours du WTI ont pris plus de 6 % depuis le 20 avril. Un baril de consolation pour BP et ses pairs du secteur.

 

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