L'exception allemande

Par Fabio Marquetty  |   |  297  mots
Seul grand indice européen dans le vert depuis début janvier, le DAX se maintient à des niveaux très proches de ceux précédant la chute de Lehman Brothers. Le bond de 18% de Siemens au cours des cinq derniers mois y est pour beaucoup.

Partout en Europe la perspective de voir la croissance économique sacrifiée sur l'autel de l'austérité budgétaire plombe les marchés boursiers. Aujourd'hui encore, aucune place n'échappe à la sinistrose ambiante. En revanche, une fois encore, La Bourse de Francfort, qui cède seulement 1,9% contre un repli de 3,3% pour le CAC 40, se distingue par sa force de résistance. Depuis début janvier, l'indice DAX s'est même octroyé le luxe de grimper de plus de 3% pendant que ses principaux homologues européens s'enlisent inexorablement en territoire négatif. Si bien qu'outre-Rhin, les marchés des actions cotaient hier encore au-dessus de ses niveaux précédant la chute de Lehman Brothers. A l'image de la forte détente de la courbe des taux allemands à dix ans, le Dax profite pleinement d'un phénomène de fuite vers la qualité, le fameux « flight to quality » si cher au c?ur des anglo-saxons.

Meilleure signature d'état du Vieux Continent, l'Allemagne entretient son statut d'élève modèle de la zone euro à mesure que ses fleurons nationaux gonflent leur carnet de commandes à l'étranger. Pour la première fois depuis 1992, les exportations du pays ont bondi de 11% en mars. Et cela grâce à un savoir-faire historique et de premier plan en matière de biens d'équipements industriels. Une tendance de nature à nourrir les affaires d'acteurs comme Siemens dont le cours de l'action a flambé de près de 18% depuis le début de l'année, et qui pèse à hauteur de 10% dans l'indice Dax. Si l'on combine à cela la bonne tenue de certains poids lourds du secteur bancaire comme Deutsche Bank, on comprend mieux la bonne orientation de la Bourse de Francfort. Preuve, s'il en est besoin, que l'or n'est pas le seul à briller.