Derichebourg redessine son plan de vol

Par Fabio Marquetty  |   |  282  mots
Le groupe paraît bien engagé pour s'extirper d'une longue phase de turbulences. Notamment parce que la direction est enfin décidée à prendre le problème de la dette à bras le corps.

Enfin ! Il aura fallu près d?une décennie à Servisair, pour refaire surface. Rachetée en 2006 par CFF Recycling, devenue depuis Derichebourg, cette activité de services aéroportuaires a rencontré bien des difficultés pour rédécoller après les attentats du 11 septembre. Aujourd?hui son redressement financier permet à Derichebourg de renouer avec un résultat opérationnel courant positif de 36,4 millions d?euros au titre de son premier semestre clos le 31 mars, contre une perte de 31,4 millions d?euros l?an dernier à la même époque. La nouvelle est d?autant plus appréciable qu?elle s?accompagne d?une nette reprise des activités de recyclage de ferrailles, le métier historique du groupe. Rebaptisée « services à l?environnement », cette branche a vu son chiffre d?affaires s?envoler de 33% et représente désormais 61% des revenus de Derichebourg.

Derrière ce retour aux bénéfices, se dessine un virage stratégique. Le groupe peut maintenant s?atteler à éponger sa dette financière colossale estimée à 890 millions d?euros pour des fonds propres de seulement 222 millions d?euros d?après les calculs des analystes de Gilbert Dupont. Justement, Servisair, est redevenue financièrement présentable et sa direction compte bien en tirer profit. Dans un communiqué, Derichebourg évoque la cession d?une partie significative du capital qui pourrait vraisemblablement atteindre jusqu?à 60%. Dans l?optique peut-être à terme de lâcher le solde. Car au-delà du simple nettoyage de bilan, l?heure est venue pour le groupe de proposer une offre plus cohérente que d?entretenir les espaces verts municipaux et d?approvisionner les avions en fuel tout en récupérant des carcasses de voitures.