Les banques regagnent du crédit

Par Fabio Marquetty  |   |  366  mots
Après avoir payé un lourd tribut à la crise, le secteur financier bénéficie d'un effet de rattrapage alimenté par un faisceau de nouvelles positives. In fine, toutes convergent vers la perspective d'une meilleure optimisation du coût du risque.

Promise à une mort quasi certaine au lendemain de la faillite de Lehman Bothers, l?industrie bancaire renoue pas à pas avec la confiance des investisseurs. Après l?issue favorable des tests de résistance et le report de la mise en application des contraintes réglementaires liées à Bâle III, un catalyseur supplémentaire est venu alimenter la dynamique d?achats à bon compte observée sur le secteur depuis un mois. Celui des premières publications de résultats semestriels. BNP Paribas a ouvert le bal avec brio en annonçant un résultat net part du groupe de 2,1 milliards d?euros en progression de 31,2% au titre du deuxième trimestre. La satisfaction du marché est aujourd?hui double. Même si l?effet de base reste favorable par rapport à l?état des comptes au cours de la première moitié d?année 2009, les chiffres sont supérieurs aux attentes du consensus grâce notamment à la vigueur des métiers de banques de détail. A cela s?ajoute un facteur propre à BNP Paribas concernant les avancées plus rapides qu?escompté des synergies consécutives à son rapprochement avec Fortis.

Le regain d?intérêt pour les valeurs bancaires résulte de la conjonction de deux facteurs. Avec la crise, les établissements financiers ont vu leur valorisation réduite à peau de chagrin. Il y a encore environ un mois, ces derniers cotaient, exclusion faite des assureurs, moins que le montant leurs fonds propres dans le DJ Stoxx 600. Et cela, alors que leur cours ont dégringolé de plus de 20% par rapport à la veille de la chute de Lehman Brothers. Il ne manquait donc plus aux opérateurs que de trouver de bonnes raisons pour saisir des opportunités. C?est aujourd?hui chose faite. Avec le report de Bâle III, la menace d?une recapitalisation massive du secteur et, par la même, d?une érosion de la rentabilité des fonds propres, est écartée. Le tout dans un contexte, comme l?évoque Baudouin Prot pour BNP Paribas, de baisse du coût du risque. En clair, l?équation idéale. A condition que le climat conjoncturel ne se dégrade pas.