Archos, ode à la mauvaise foi

Par Fabio Marquetty  |   |  277  mots
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La société préfère remettre en cause des informations de presse, pourtant recueillies "mot pour mot" lors de la présentation des résultats du 18 mars dernier, pour masquer un réajustement de tir. Heureusement, le marché n'est pas dupe...

Le passage à l?heure d?été a visiblement occasionné quelques pertes de mémoires au président d?Archos. Mais à force de jouer avec les mots, Henri Crohas dont le nom est l?anagramme d?Archos, risque de se brûler les doigts et de perdre toute crédibilité auprès de la communauté financière. Ses mots, prononcés lors de la présentation des résultats annuels du spécialiste de la tablette à petit prix le 18 mars dernier, étaient pourtant clairs : "l?entreprise est tout à fait en passe de revenir aux bénéfices cette année". A la lettre près. Cette confiance manifeste reposait notamment sur l?espoir de capter 5% du marché des tablettes à moins de 400 euros l?unité, vendus dans le monde en 2011.

Et voilà qu?aujourd?hui, comme frappé par un brusque retour à la réalité, la direction fait volte-face, allant même jusqu?à « réfuter » les informations recueillies par La Tribune et Les Echos ce fameux vendredi 18 mars. L?accusation est aussi violente qu?infondée. La définition du Petit Larousse illustré est, en effet, sans équivoque. A côté du verbe Réfuter, on peut lire : "démontrer la fausseté d?une affirmation par des preuves contraires". Comble de la mauvaise foi, contacté par nos soins, le groupe aurait eu droit à une "remontée de bretelles" par l?AMF pour en avoir trop dit. Bref, l?histoire est aussi brumeuse que les perspectives de croissance d?Archos et, au vu du recul de près de 3% du titre ce mardi malgré la publication d?un solide chiffre d?affaires trimestriel, le marché ne s?y est pas trompé.