Manchester (dis) United

Le club de football anglais est réduit à une opération de séduction auprès de ses supporters asiatiques pour éponger le surendettement de son principal actionnaire.
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On a coutume de penser que ballon rond et bourse font rarement bon ménage tant le degré d'imprévisibilité des résultats sportifs et, in extenso, financiers d'un club est élevé. Pourtant, Manchester United doit regretter d'avoir quitté la City il y a six ans à l'issue d'une opération de LBO initiée par l'américain Malcolm Glazer, son principal actionnaire actuel. Victime collatérale de la crise financière à force d'avoir trop tiré sur le cordon de la dette, l'homme d'affaires se retrouve aujourd'hui étranglé par ses charges de remboursements d'emprunts, n'ayant d'autres choix que celui de trouver de l'argent frais rapidement. Et se prépare ainsi à rejoindre le cercle des anciennes stars déchues du private equity résignées à devoir réintégrer leur dossier dans la sphère publique pour effacer leurs errements financiers passés. Ainsi comme ce fut le cas pour Medica en 2010, Malcolm Glazer s'apprêterait à mener une opération de « deleveraging » en réintroduisant Manchester United en Bourse. Pas question, en revanche, de donner une quelconque impression de déjà-vu aux opérateurs du London Stock Exchange qui, déjà bien échaudés par la crise des dettes souveraines et ses conséquences sur la croissance économique mondiale, pourraient voir d'un mauvais ?il cette volte-face. Le grand retour, si il a lieu, de Manchester United prendra donc la forme d'une levée de fonds de 1 milliard de dollars (690 millions d'euros) à la Bourse de Singapour. A défaut de présenter un réel intérêt financier si ce n'est celui de permettre à Malcolm Glazer de se délester du fardeau de sa dette, l'arrivée du club de Old Trafford sur les marchés d'actions asiatiques consistera en une vaste opération de séduction auprès des supporters de cette partie du monde. Leur nombre serait estimé à 190 millions. Il suffirait donc que chacun d'eux débourse en moyenne 3,6 euros pour participer à l'effort de recapitalisation et permettre à leurs précieux "Red Evils" de sortir de l'ornière financière. Quitte à laisser, côté britannique, les fans historiques sur le banc de touche le temps d'une mi-temps capitalistique.

 

 


 

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Commentaire 1
à écrit le 19/08/2011 à 12:44
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L'arnaque dans le système des clubs de football est que l'introduction en bourse n'a pas vocation à faire gagner de l'argent aux actionnaires ! L'argent sert uniquement à acheter des joueurs qui l'opération faite ramassent toutes les mises en salaire...

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