Merkel et les Etats-Unis d'Europe d'Allemagne

Salle comble pour la Chancelière allemande, traitée comme la chef des Etats-Unis d'Europe, mais qui n'a pas varié d'un pouce sur sa position. Oui, l'Allemagne est et sera solidaire,, dans certaines limites, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour que nous devenions aussi bons que les Allemands.
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La chancelière allemande a été accueilli par une fanfare traditionnelle menée par des gardes suisses en ancien costume ! Drôle de symbole, pour l'ouverture officielle du Forum de Davos, qu'elle est l'un des rares chefs d'Etat européen à fréquenter aussi assidument. L'an dernier, Nicolas Sarkozy avait assuré le show, en engueulant copieusement le monde de la finance et en les appelant à changer vite, avant que ce soit lui, enfin plutôt le monde qui ne les change... Angela Merkel, sobre veste noire, a adopté un ton beaucoup moins agressif, affirmant de façon encore plus criante par sa sérénité la puissance retrouvée de son pays sur la scène mondiale. 

Accueillie par Klaus Schwab qui voit dans sa 42ème édition du WEF "un sanatorium pour économie mondiale en plein burn out", Angela Merkel  a prononcé un discours d'environ 40 minutes, sur un ton presque ennuyeux (beaucoup dans l'assistance se sont endormis!), sans rien dire de plus captivant que, dans 20 ans, elle espéraient voir les Etats-Unis d'Europe avec tous les pays de l'Union dans la zone euro. Un voeux pieux vu l'état des lieux actuel, mais une vision plutôt optimiste et rassurante face à tous ceux qui, dans la salle, craignent un éclatement de la monnaie unique avant la fin de l'année.

Pour résumer la vision de la chancelière, disons qu'elle estime que la leçon tirée par les pays attaqués n'est pas encore suffisante. Il y a donc encore beaucoup à faire pour retrouver le chemin de la stabilité. Merci Docteur Angela, encore une cuillerée de potion amère SVP... Le plus rassurant, néanmoins, dans ce qu'elle a dit, est qu'elle est favorable à une plus forte intégration de l'Union. L'Europe a besoin de plus d'Europe pour en sortir et l'Allemagne est favorable à une telle évolution fédérale, à trois conditions. La discipline budgétaire, la concurrence et la solidarité. Selon elle, l'Europe est devenue un sujet de politique intérieure. Elle récuse l'idée d'une Allemagne source des déséquilibres écconomiques constatés au sein de l'Union.

La question européenne est simple, résume-t-elle : dans un monde de 7 milliards d'habitants où l'Europe ne pèse plus que 7% de la population mondiale, mais 20% de sa richesse produite, il faut savoir ce que l'on veut : veut-on se satisfaire d'être dans une position moyenne ou bien est-on prêt à faire les réformes nécessaires, des dépenses publiques et du marché du travail, pour figurer parmi les meilleurs ? L'Allemagne, elle, a fait son choix. Les Etats-Unis d'Europe seront allemands, sur le plan économique, ou ne seront pas. 

Just for fun, jetez un oeil à l'adresse twitter @Angela_D_Merkel (un fake, mais très drôle)

 

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Commentaires 9
à écrit le 03/03/2012 à 8:23
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On s'en fout d'etre dans les meilleurs,l'important c'est le bonheur des citoyens.Il ya plein de "petits" pays ou il fait bon vivre et travailler. Etre les meilleurs,comme la chine,l'inde etcetc mais derriere les chiffres il ya des etres humains,qui t...

à écrit le 08/02/2012 à 16:03
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@ compétitivité, c'est parce-que l'économie allemande étant la plus forte, a pu accaparer la production des produits aptes à être exportés, ceci aux dépens des économies moins performantes de ses voisins européens. Le chômage des jeunes qui atteint 5...

à écrit le 08/02/2012 à 15:53
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Les Etats Unis d'Europe ou d'Allemagne, ne manque-t-il pas un "ou" dans la question?

à écrit le 26/01/2012 à 11:56
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"... Sarkozy n'est pas à Davos mais Merkel , oui". Je pense que si Sarkozy n'y est pas, c'est qu'il n'aurait pas supporté d'être cantonné à un rôle de spectateur à applaudir Mme Merkel.

à écrit le 26/01/2012 à 9:54
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Vae victis, d'ailleurs Sarkozy n'est pas à Davos mais Merkel , oui ! Hélas tout montre que beaucoup de français mettent encore notre situation sur le plan de l'idéologie sans se soucier des bases de tout système économique. On ne peut avoir les reven...

le 26/01/2012 à 12:05
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"On ne peut avoir les revenus du capitalisme et le confort du socialisme en même temps !". Je pense qu'il est possible de vivre dans un pays économiquement capitaliste mais avec un système social (très) développé. Le problème, c'est qu'une personne à...

le 30/01/2012 à 10:43
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Je pense qu'effectivement on peut avoir les deux avec un système ou syndicats et entrepreneurs travaillent ensemble, c'est le cas des pays nordiques. Mais en France, ce n'est pas le cas, et ceci dans les deux sens : des syndicats dans l'opposition sy...

à écrit le 26/01/2012 à 1:36
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Il est évident que la France ne peut s'en prendre qu'à elle même si elle est dans une situation catastrophique. Mitterrand puis Chirac ont soit laissé dériver les finances publiques (soit en provoquant soit en restant immobile). Beregovoy et Sapin on...

le 30/01/2012 à 10:40
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De Gaulle - Pinay serait plus adapté, mais sur le fond je pense la même chose : nous avons besoin d'homme d'état, nous n'avons que des hommes politiques. Ceci dit, je serais moins sévère avec Mitterrand qu'avec Chirac car le premier avait un peu pl...

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