Pour le fondateur de Airbnb, la "share economy" a un avenir brillant

La Tribune vous propose demain dans son hebdomadaire papier une enquête sur « l’économie du partage, un vrai business ». La « Share Economy » est représentée à Davos par le fondateur de Airbnb, Brian Chesky, selon qui il y aura plus de 10 millions d’entreprises dans ce secteur nouveau et innovant d’ici 5 ans.
Philippe Mabille

Brian Chesky, 33 ans, profession disrupteur. Ce jeune développeur internet a fondé avec son colocataire Joe Gebbia, Airbnb, ou Air Bed & Breakfast, le premier site de partage d'hébergement en ligne, à San Francisco en 2008. Six ans plus tard, c'est comme l'un des stars de Davos que Brian a participé, ce jeudi, à une conférence sur l'avenir de la « share economy », un phénomène bien parti pour durer et devenir « un vrai business », comme l'explique d'ailleurs l'édition hebdomadaire de La Tribune cette semaine (disponible dans les kiosque ou par téléchargement).


Une nouvelle approche de l'idée de propriété

Cette « nouvelle culture » fruit des nouvelles technologies et des réseaux sociaux est en train de se transformer en un « social business » qui bouscule les métiers traditionnels comme l'hôtellerie, le tourisme, le transport etc… Non sans difficultés. La ville de New York, comme de nombreuses villes dans le monde, voient dans la location saisonnière un commerce illégal qui détruit l'activité de nombreux hôteliers.

Pourtant, le phénomène du partage semble là pour durer. Ne serait-ce que parce que cela permet au consommateur de reprendre du pouvoir, sans passer par les intermédiaires traditionnels. Surtout, c'est une nouvelle approche de l'idée de propriété.

Une économie du partage d'expériences

Selon Brian Chesky, enthousiaste, « On va passer d'une économie physique, où l'on échange des biens et services, à une économie où l'important sera le partage d'expériences ». De nouvelles valeurs donc, à côté voire en susbtitution du système capitaliste, qui dérange les secteurs traditionnels qui, comme les taxis par exemple, qui voient d'un très mauvais œil des gamins armés de smartphone et de plateformes de partage venir grignoter leurs parts de marchés. Avec Wikipedia, des gens, ensemble, ont réussi à bâtir une encyclopédie libre et gratuite. Avec Airbnb, on peut désormais se loger à moindre coût dans le monde entier en louant ici une chambre, là un appartement, une maison ou une voiture pour un week-end. Cette économie d'usage crée de la valeur : selon Brian Chesky, rien de moins que 632 millions de dollars et 5000 emplois pour la seule ville de New York…

La prochaine tendance : l'individualisation

Déjà présent dans 27000 villes et 190 pays, Airbnb a déjà plus de 10 millions de réservations à son actif et serait valorisé plus de 2,5 milliards de dollar. La plateforme tisse sa toile patiemment, et voit venir la concurrence sans inquiétude. « Les besoins sont infinis et les possibilités aussi », résume-t-il, prédisant que d'ici 2020, il y aura plus de 10 millions d'entreprises dans le secteur de la « share economy » dont plusieurs dizaines de la taille de Airbnb…

Car les consommateurs sont en train d'adopter massivement ce nouveau service, malgré les obstacles qui demeurent. La question de l'assurance, d'abord, même si des acteurs important commencent à élaborer des contrats sur mesure pour cette nouvelle industrie où tout reposait jusqu'ici sur la confiance. Et la résistance des acteurs traditionnels, qui vont probablement être obligés de s'y mettre à leur tour. Pour Brian Chesky, la prochaine tendance sera celle de l'individualisation. Et si les hôtels devenaient des boutiques en ligne avec des chambres individualisées que pourraient réserver les habitués…

Bref, comme aurait dit Steve Jobs, ceci est une… révolution !

Philippe Mabille

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