Articles dans Techcrunch, le blog avant-gardiste de la Silicon Valley, démos dithyrambiques sur YouTube, Sparrow faisait déjà le buzz auprès des férus de Mac (les ordinateurs personnels d'Apple) avant son lancement officiel en février. Sur le papier, le concept n'a rien de novateur : Sparrow est un logiciel de gestion d'emails. Pourtant, « les moteurs de mails sont des programmes complexes. Il y en a très peu sur le marché », indique le cofondateur de Sparrow, Dominique Leca, qui cite, outre Sparrow, Mozilla, Apple, Microsoft, ou Mail Engine.

« Notre directeur informatique a mis plusieurs années à développer un moteur de mail qui a déjà été utilisé par des sociétés comme Dell », complète le fondateur. Pour l'internaute, il ne s'agit pas de créer une nouvelle adresse mail mais de gérer sur son Mac différents comptes, (AOL, Yahoo, Gmail et des comptes entreprises sous Exchange, une solution Microsoft).

100.000 téléchargements

Principale innovation: l'interface utilisateur très simple inspirée de Twitter, plus particulièrement de Tweetie, solution de gestion des comptes Twitter rachetée par le site de micro-blogging. Sparrow reprend certaines fonctionnalités de Gmail (comme la gestion des priorités, des labels, qui permet d'éviter de cacher des mails dans des dossiers tout en les classant). « Les gens ne se servent pas de 90 % des fonctionnalités proposées. L'idée c'est que les personnes, qui ne veulent pas les voir ne les voient pas », indique Dominique Leca. Après les mails, Sparrow, qui sera décliné sur l'iPad dans un second temps, et plus tard sur PC, espère pouvoir y ajouter les messages Twitter et Facebook. Depuis début février, Sparrow est à télécharger dans le Mac Store, l'équivalent de l'App Store pour les ordinateurs. « On avait un peu peur qu'Apple refuse de vendre une application, dont ils ont des équivalents. Mais nous avons été accueillis à bras ouverts », se félicite le jeune fondateur. 100.000 exemplaires ont été depuis téléchargés, en version gratuite (financée par la publicité) ou payante (à 7,99 euros l'unité). Environ 60 % des téléchargements ont été effectués aux Etats-Unis. Par ailleurs, Sparrow a levé 200.000 euros auprès de Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel et Jérémie Berrebi. Sandrine Cassini